Perché sur les hauteurs de ce charmant petit village enfoui en plein cœur des Corbières, le château de Fraïssé dresse fièrement ses murailles médiévales.
Et il a toutes les raisons de le faire depuis que Patrick des Gachons en est tombé fou amoureux un beau jour de la fin des années 70. Par la grâce de ce dernier, le château a retrouvé une raison d’être. Non plus pour servir à la défense contre un quelconque envahisseur mais à celle de l’art contemporain. Artiste lui-même, des Gachons donne dans l’art minimal et monochrome. Aucune raison, en conséquence, de ne pas afficher ses coups de foudre, et c’est précisément ce qu’il fait chaque été depuis 1989 en invitant l’un de ses semblables, complice de la même cause, entendue au sens élargi de l’art concret. Mosset, Honegger, Perrodin, Verjux, Cécile Bart, Coignet, Knifer, Morellet, père et fils, Aurélie Nemours... ont d’ores et déjà été les hôtes de Fraïssé, nous réservant parfois des surprises à rendre jaloux la plus pointue des institutions. Pour cette 11e édition, Patrick des Gachons a sollicité Daniel Buren. Rien de neuf, direz-vous ! Détrompez-vous. D’abord, il n’est pas facile de réussir à capter l’artiste, et c’est une vraie prouesse que d’avoir pu le faire en un coin si reculé des circulations convenues. Ensuite, nul mieux que Buren n’était destiné à intervenir dans un tel site ; on sait qu’il excelle à confronter son « outil visuel » aux situations les moins attendues. Enfin, pour toutes ces raisons, il faut faire le détour parce que ce qui se passe à Fraïssé n’est jamais ce qui se passe ailleurs. Surprise et accueil garantis.
FRAÁ?SSÉ-DES-CORBIÈRES, château, jusqu’au 5 septembre et MARSEILLE, galerie Roger Pailhas, jusqu’au 31 juillet.
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Buren dans les Corbières
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Buren dans les Corbières