Plus que tous les autres vins, il est le symbole du luxe et de la fête. La bouteille dont le bouchon saute libère, en même temps que ses bulles légères, son bouquet de griseries partagées.
Pour séduire, le champagne s’entoure d’atours qui, siècle après siècle, constituent un véritable patrimoine artistique. Cristallerie pour accueillir l’élixir, orfèvrerie pour le rafraîchir, peintures pour décorer les salons où il se déguste, affiches pour le faire connaître, musique pour donner le rythme. À chaque fois, gage de son prestige, une signature célèbre participe à la renommée de cette boisson qui fait mousser les rêves. Tandis que sur une tapisserie Jean Lurçat célèbre les vendanges, sur la toile Gino Severini fait pétiller le bal populaire. Les frères Daum, René Lalique, Émile Gallé, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Foujita, Offenbach apposent comme un sceau leur nom à toute une série de coupes, flûtes, tableaux intimistes, lithographies, fantaisies lyriques.
Mais ce breuvage de la joie et des cérémonies a aussi besoin d’autres supports. Pour ce liquide d’or, la publicité est un moyen de gagner de l’argent. Pour les marques réputées, Mucha compose des dessins où les femmes ont des chevelures en effervescence et Vieira Da Silva habille de lumière des bouteilles de grand cru. De Dom Pérignon présenté sur un vitrail en goûteur de raisins à Maarten Baas qui fait danser d’ivresse lustres et magnums, le champagne raconte son histoire. Un parcours de bon cépage.
Musée des beaux-arts, 8, rue Chanzy, Reims (51), www.reims.fr
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Bulles d’arts
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°654 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Bulles d’arts