Des créatures animalières évoluent en aquariums pendant que des Bestioles, au look de divas excentriques, couinent ; des objets fétiches, tels que des godemichets en perles de verre, côtoient des feuilles figurant des personnes souffrantes ainsi qu’une vidéo-patchwork, au montage sale, diffusant des extraits de films ayant le goût des marges : Freaks, Shining…
Le Crédac, avec la complicité de Marie Canet, d’Air de Paris et de la famille de l’artiste, remet en lumière l’œuvre rare du plasticien protéiforme Bruno Pélassy (1966-2002), à la fois dessinateur, sculpteur et couturier. Claire Le Restif, commissaire de l’exposition, note : « Pélassy, c’est un peu moins de dix ans de création, et ses réalisations étaient fragiles. Ici, nous montrons 80 % de son œuvre. » Décédé à l’âge de 36 ans à Nice des suites du sida, qu’il avait contracté en 1987, cet artiste, reconnu dans la communauté artistique mais inconnu du grand public, bénéficie à titre posthume d’une rétrospective remarquable montrant à quel point son univers surréaliste, mêlant sophistication et bricolage, est singulier dans l’art actuel : Pélassy est un électron libre qui a fait de sa maladie, précise la critique d’art Marie Canet dans le catalogue, « une pratique à vie, une entité et une identité ». Ainsi, cette exposition monographique, qui s’apparente à un cabinet de curiosités révélant la personnalité complexe d’un créateur habité par le jeu des métaphores, est intéressante à plus d’un titre : non seulement elle fait découvrir une esthétique baroque bricolée assez fascinante, mais elle permet aussi de découvrir l’expérience personnelle d’un homme malade faisant face au fléau du sida dans les années 1990.
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Bruno Pélassy, du trash au sublime
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Abonnez-vous dès 1 €Centre d’art contemporain d’Ivry, le Crédac, 25-29, rue Raspail, Ivry-sur-Seine (94), www.credac.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Bruno Pélassy, du trash au sublime