En une exposition pensée comme un dialogue, Lyon rend hommage à Braque et Laurens. Deux œuvres fortes, celles d’un peintre connu et d’un sculpteur à redécouvrir.
D’abord, il y a Braque. Figure importante du fauvisme, puis inventeur du cubisme aux côtés de
Picasso, il est déjà reconnu lorsque Laurens débute sa carrière. Les deux artistes se rencontrent à Paris en 1911 par le biais de leur compagne et naît entre les deux hommes une amitié qui ne sera rompue qu’à la mort de Laurens en 1954. La visite de l’atelier de Braque est une révélation pour Laurens, tandis que le premier se dit fasciné par les recherches du second. C’est aux œuvres de l’un et de l’autre et au dialogue artistique qui les relie qu’est consacrée l’exposition.
Si le terme de « dialogue » est aujourd’hui fréquemment utilisé pour qualifier une confrontation plus ou moins justifiée entre deux artistes, deux époques, deux techniques, le mot est ici parfaitement adapté. Les deux œuvres se font écho, se répondent, guidées par les mêmes préoccupations, la musique, la figure féminine, la nature morte pour n’en citer que trois. Le choix des pièces est exemplaire, servi par une scénographie très pensée, sans céder à la tentation facile du simple face-à-face. Confiée à Jean-Claude Goepp, celle-ci souligne des résonances en laissant respirer les œuvres, selon un parcours chronologique qui suit les grandes phases stylistiques des deux artistes.
Deux chemins parallèles
Très justement, l’exposition s’ouvre sur deux salles consacrées à l’évolution de Braque avant sa rencontre avec Laurens, montrant la simplification progressive des formes, la construction par plans, le passage d’une palette fauve à des tons plus éteints, des bruns et des gris, jusqu’à la complexité rigoureuse des œuvres cubistes de 1910-1911 (Le Violon).
Les cinq séquences suivantes déroulent l’essentiel de l’œuvre du peintre et du sculpteur, depuis les découpages et les papiers collés de 1917-1918 jusqu’aux créations des années 1950, en passant par le retour au classicisme dans les années 1920, les métamorphoses des années 1930, les pièces monumentales des années 1940. Une présentation claire et subtile, qui tourne finalement à l’avantage de Laurens, dont l’œuvre constitue ici une réelle découverte.
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Braque et Laurens
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Braque et Laurens