Souvent lors de la découverte d’un corpus de peintures inconnues, le spectateur recherche spontanément des filiations, des exemples d’artistes et d’œuvres plus anciens qui expliquent la spécificité de cette nouvelle pratique. Les toiles de Herbert Brandl échappent à ce type d’interprétation. La sensualité des couleurs, l’absence de toute trace gestuelle, la superposition des différents plans abstraits, cette transparence et cette lumière qui s’échappent de l’ensemble, autant de signes qui démontrent combien seul l’acte de peindre compte pour cet artiste autrichien. Figure majeure de la scène internationale, Herbert Brandl réalise des œuvres empiriques construites à partir du seul dialogue spontané que l’artiste entretient avec sa toile. Chez lui, l’image n’est donc jamais fixée. Elle oscille entre des sortes de paysages et une abstraction imprécise. Certains critiques ont même avancé à son égard l’idée « d’impressionnisme expressionniste » en souvenir de Richard Gerstl et Arnold Schönberg, deux artistes autrichiens qui, au début du siècle, avaient tenté de proposer une réponse à l’expressionnisme allemand. Comme ces deux figures historiques, cet Autrichien né en 1959 mélange effectivement sa vision intérieure et sa perception extérieure du réel. Mais chez lui, l’objectivité des pulsions supplante tout sentimentalisme. La couleur n’est là que pour elle-même, que pour la puissance qu’elle exprime.
ISSOIRE, Centre Nicolas Pomel, jusqu’au 26 septembre.
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Brandl, l’acte de peindre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Brandl, l’acte de peindre