Le développement économique sauvage et l’urbanisation rapide de l’Asie fournissent aux artistes un territoire propice à nombre d’expériences artistiques. À l’Espace d’art contemporain de Castellón, en Espagne, “Asianvibe”? présente quelques-unes de ces recherches.
ALICANTE (de notre correspondante) - Après avoir achevé son cycle “Sept propositions et un épilogue de fin de millénaire”, l’Espace d’art contemporain de Castellón (EACC) a laissé carte blanche au critique d’art Hou Hanru pour réaliser un projet consacré à la création contemporaine dans la région Asie-Pacifique. Intitulée “Asianvibe”, la manifestation se concentre sur onze artistes et opte pour un parti pris propre à montrer la nouvelle donne identitaire de l’Asie. Si jusqu’alors les différentes cultures contemporaines de cette partie du monde étaient le fruit de rencontres avec l’Occident, Hou Hanru considère que les archétypes et autres clichés culturels “asiatiques” se dissolvent avec l’apparition pour les artistes de modes de travail extrêmement individuels, d’autant que ceux-ci proposent des réponses très différentes devant des contextes pourtant semblables. De plus, l’émergence, aux côtés de pouvoirs économiques établis comme ceux du Japon, de Hongkong, de Singapour, de la Corée du Sud et de Taiwan, de pays comme la Malaisie, la Thaïlande, l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et, surtout, la Chine devraient apporter des bouleversements profonds dans les prochaines années.
Là, l’urbanisation accélérée donne lieu à une hybridation de territoires, propices à l’échange entre les nationalités. Ce phénomène est largement interprété par les installations des artistes chinois Zhu Jia et Zheng Guo Gu. D’autres, comme les Coréens Sora Kim & Gimhongsok, Young-hae Chang Heavy Industries ou le Japonais Tsuyoshi Ozawa analysent dans leurs travaux les répercussions et conséquences des conflits sociaux de cette situation. Dans le même temps, à travers “la formation et le développement de sociétés plus réduites et plus équilibrées”, l’exposition offre une alternative devant l’intensité urbaine régie par une politique oscillant entre l’ultralibéralisme et un système “post-totalitaire” cher aux pays asiatiques. C’est dans ce cadre que se développent le marché nocturne et le salon de massage du Thaïlandais Surasi Kusolwong – semblables à ceux actuellement exposés dans “Urgent Painting” à l’ARC/Musée d’art moderne de la Ville de Paris –, les artefacts propres à améliorer la communication de Matthew Nguy (Singapour), l’espace ludique de repos du Taiwanais Michael Lin – proche de celui présenté en ce moment au Palais de Tokyo –, le festival de vidéo de Videotage ! (Hongkong) ou le parc thématique asiatique que le Coréen Yiso Bahic a installé dans le bassin entourant le centre d’art.
- Asianvibe – Art contemporain asiatique, jusqu’au 31 mars, Espace d’art contemporain de Castellón (EACC), Carrer Prim, Castellon, tél. : 34 96 472 35 40, tlj sauf lundi 11h-20h.
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Bonnes vibrations
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°142 du 8 février 2002, avec le titre suivant : Bonnes vibrations