Bonjour la Suisse !

Invité au Pavillon populaire de Montpellier, Peter Pfrunder retrace l’histoire du mythe vernaculaire à travers son panorama. Des photochromes réalisés en 1900 sur la route du Grand Tour aux bannières publicitaires qui balisent les pistes de ski, le directeur de la Fondation suisse pour la photographie déconstruit les clichés.

Les cimes embuées de Hans Peter Klauser (1943), les lacs cristallins d’Albert Steiner (avant 1930) et les familles aux champs de Théo Frey (1945) sont placés à l’étage pour laisser à l’entrée les photographes contemporains diagnostiquer les maux de la Suisse actuelle. À la limite de l’exposé écologique, l’accrochage décrit un paradoxe identitaire.

On découvre au fil d’une trame rétrochronologique un territoire paisible parsemé de bunkers militaires camouflés en chalets. Le Zurichois Christian Schwager suggère que l’ingénue façade du pays alpin dissimule des stratégies complexes. À ce travail conceptuel, « Adieu la Suisse ! » oppose les documentaires de l’école de Lausanne. Nicolas Faure porte un regard topographique sur les infrastructures autoroutières tandis que son élève, Yann Gross, fait le portrait d’une Suisse barbecue grimée en Midwest américain. La série Horizonville dévoile comment le territoire valaisan, étouffé par ses frontières géographiques et mentales, s’engage dans un processus d’acculturation fantôme.