Berlin mis en forme

Mies van der Rohe en trois expositions capitales

Le Journal des Arts

Le 7 décembre 2001 - 479 mots

À travers trois expositions, la ville de Berlin offre un parcours complet dans les années européennes de Mies van der Rohe (1886-1969). Alors que les archives du Bauhaus se penchent sur son travail d’enseignant et que le Vitra Design Museum se consacre au mobilier, l’Altes Museum évoque les travaux de l’architecte dans la capitale de l’Allemagne.

BERLIN (de notre correspondante) - Mies van der Rohe était un pragmatique. Au cours des trois années durant lesquelles il a dirigé le Bauhaus de Berlin, en réaction aux événements politiques qui secouaient l’Allemagne, il a donné à l’école une orientation plutôt traditionnelle en se concentrant sur l’enseignement de l’architecture. Au Bauhaus-Archiv de Berlin, l’exposition “Mies van der Rohe au Bauhaus, 1930-1933” présente justement cette activité d’enseignant et de théoricien. Après la fermeture du Bauhaus, l’architecte a continué à travailler à Berlin. Il n’a pas modifié son style mais pour satisfaire les goûts de la nouvelle classe politique, il a ajouté des croix gammées et d’autres motifs nazis à ses projets. À l’Altes Museum, l’exposition “Mies in Berlin 1907-1938” revient d’ailleurs sur cette période qui précède son exil aux États-Unis. L’historien de l’architecture Barry Bergdoll, de l’université Columbia, est le commissaire de cette rétrospective déjà présentée au Museum of Modern Art de New York l’été dernier. Pour les voyageurs, “Mies in Berlin” se complète, de façon idéale, par “Mies in America”, une exposition relative aux trois décennies d’activités américaines de l’architecte, déjà montée au MoMA de New York et actuellement au Canadian Centre for Architecture de Montréal, avant d’être présentée, dès février, au Museum of Contemporary Art de Chicago.

Fidèle à sa vocation, le Vitra Design Museum de Berlin, dépendance du Musée de Weil-am-Rheim, fait avec “Mies van der Rohe, meubles et édifices à Stuttgart, Barcelone et Brno” la part belle au mobilier du maître. Rassemblés, nombre de catalogues et de brochures publicitaires d’époque permettent de comparer la production du design de van der Rohe à d’autres démarches contemporaines, d’autant que le visiteur trouve également des projets d’intérieurs complets : le complexe Weissenhof à Stuttgart (1927), le pavillon allemand à l’Exposition universelle de Barcelone (1929) et la villa Turgendhaut de Brno (1930). Les meubles se caractérisent par l’utilisation de tubes de métal comme structures porteuses. Tous se singularisent par leur extrême réduction et par un soin maximum apporté aux détails et aux matériaux. Une devise mise en forme : “Less is more”.

- Mies van der Rohe, meubles et Édifices À Stuttgart, Barcelone et Brno, jusqu’au 24 février, Vitra Design Museum, Kopenhagenerstrasse 58, Berlin, tél. 49 30 473 7770, tlj sauf lundi 11h-20h.
- Mies van der Rohe au Bauhaus 1930-1933, jusqu’au 11 mars, Bauhaus-Archiv, Klingelhöferstrasse 14, Berlin, tél. 49 30 25 40 020, tlj sauf mardi 10h-17h.
- Mies in Berlin 1907-1938, du 15 décembre au 10 mars, Altes Museum, Lustgarten, Berlin, tél. 49 30 20 90 50, tlj sauf lundi 10h-20h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°138 du 7 décembre 2001, avec le titre suivant : Berlin mis en forme

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