L’équipe du Musée des beaux-arts a mis la main sur un trésor : le groupe de Beaver Hall, du nom de la rue dans laquelle était installé ce club de peintres.
Ces femmes et ces hommes — à parité, une rareté à cette époque que rectifie l’actuelle présentation — ont fait apparaître la modernité à Montréal alors qu’elle était jusqu’ici circonscrite dans l’histoire de l’art canadien à Toronto, avec le Groupe des sept. Portraits, autoportraits, paysages de campagne et de Montréal alors en pleine mutation industrielle, nus parfois provocants, les artistes du Beaver Hall ont développé une peinture sérieuse et figurative que le parcours étudie avec précision. Imprégnée de postimpressionnisme et de fauvisme, cette peinture s’exportera au Jeu de paume à Paris en 1927 ainsi qu’à Londres. Disséminées à travers de nombreuses collections, les toiles réunies ici témoignent d’une assurance et d’une cohérence remarquables. L’exposition insiste sur la dimension paysagère comme une revanche sur le groupe torontois qui avait annexé les territoires sauvages et hivernaux. Des peintres comme Sarah Robertson et Anne Savage peignent les alentours campagnards de la métropole tandis qu’Adrien Hébert capte l’énergie de ses rues et l’activité portuaire. Discrètement, posément, ces artistes ont construit une identité picturale à Montréal. Sans être des peintres de l’affrontement, ces hommes et ces femmes ont bousculé les codes, notamment dans des nus d’une insolente modernité. Au terme de cette visite studieuse, l’envie de s’emparer du copieux catalogue est impérieuse, afin d’en savoir plus sur les personnalités de ce groupe qui se révèle être bien davantage qu’une curiosité régionale.
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Belle découverte à Montréal
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, 1380 rue Sherbrooke, Montréal (Canada), www.mbam.qc.ca
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°685 du 1 décembre 2015, avec le titre suivant : Belle découverte à Montréal