Aujourd’hui, la photographie a banalisé le portrait d’enfant. Le bambin est mitraillé dès sa naissance par l’appareil photo (ou le caméscope) de papa. Chaque étape de sa vie est immortalisée. Autrefois, les choses étaient plus complexes et coûteuses. La remarquable exposition présentée au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, en collaboration avec le Frans Hals Museum de Haarlem, révèle les trésors d’une époque (XVIe-XVIIe siècles) où l’enfant-roi inspire la peinture flamande et néerlandaise. Fils de princes ou d’opulents bourgeois, les chères têtes blondes sont représentées seules dès la fin du XVe siècle. L’admirable Portrait d’un écolier par Martin van Heemskerck est l’emblème du genre. Mais les portraits de groupe, marquant, avec tout de même une certaine solennité, l’affection qui lie parents et enfants, sont également très prisés. Certains d’entre eux se drapent dans des oripeaux mythologiques : maman, parée des attributs de Minerve, déesse de la sagesse, inculque à sa progéniture les grands principes moraux. Une section particulièrement poignante de l’exposition regroupe les portraits d’enfants morts en bas âge. Un tableau anonyme, d’une facture assez rustique, montre un couple austère vêtu de noir devant un impressionnant alignement de berceaux. Quintuplés, sextuplés ? Quelle belle famille ! En fait, cette famille idéale n’est que virtuelle, seul l’un des neuf bambins représentés étant encore vivant. Le drame de la mortalité infantile rend d’autant plus précieuses les fraîches effigies peintes par Cornelis de Vos, Rubens et leurs contemporains.
ANVERS, Musée royal des Beaux-Arts, jusqu’au 22 avril.
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Beau comme un Jésus !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Beau comme un Jésus !