Confronter les peintures de deux artistes ne peut que faire ressortir leurs proximités et leurs différences. Le fossé qui sépare la peinture d’Eugène Leroy (1910-2000), né à Tourcoing, de celle de Georg Baselitz, né en 1938 en Allemagne, éclate dés que l’on franchit le seuil de l’exposition.
Immédiatement sautent aux yeux les grands formats de Baselitz, datés de 1996 à 1998, magistralement exécutés avec une peinture fluide aux couleurs vives. Tirés d’un album de photos de famille, les sujets sont identifiables au premier regard. Face à Johan danse et ma mère (1996) ou Nous visitons le Rhin I (1996), le regard n’éprouve nul besoin de s’attarder dans l’espoir de découvrir des richesses cachées. Aux antipodes est la peinture d’Eugène Leroy. Aux premiers regards, l’œil ne perçoit qu’un magma d’épaisses matières picturales, comme une palette où se seraient aléatoirement superposées des couleurs à l’huile. Il faut regarder longtemps Le Lion (1970-1980) ou La Famille (contre-jour) (1935-2000) pour que surgissent progressivement des empreintes de vie. Une forme d’une magnifique densité – une silhouette de femme ? – se détache progressivement d’une tourbe sensuellement délicate. Une toile de Leroy se mérite. Seule une attention complice peut lui donner vie.
Il n’est pas vraiment facile d’apprécier lors d’une même visite ces deux artistes ici réunit pour une raison historique : à 23 ans, Baselitz découvre à Paris, à la Galerie Claude Bernard, les toiles de Leroy. Il est bouleversé. La rencontre entre les deux artistes a lieu beaucoup plus tard, en 1990. Elle est à l’origine d’une relation amicale nourrie par une admiration réciproque.
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Baselitz et Leroy, si proches, si différents
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Abonnez-vous dès 1 €MUba Eugène Leroy, 2, rue Paul-Doumer, Tourcoing (59), www.muba-tourcoing.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°664 du 1 janvier 2014, avec le titre suivant : Baselitz et Leroy, si proches, si différents