Baldwin & Guggisberg : amphore métaphore

En écho au credo du maître-verrier, François Décorchemont (1880-1971), dont les vitraux en pâte de verre constituent l’origine des collections, Baldwin & Guggisberg expérimentent la complexité du verre – matériau de prédilection qu’ils apprivoisent depuis plus de quarante ans. Inaugurant un parcours chrono-thématique qui se déploie de la fin du XIXe siècle à nos jours, au sein d’un hospice datant de 1860 nouvellement aménagé, la salle d’exposition dévoile 9 installations réalisées en verre soufflé, spécialement pour l’événement dans leur atelier du Royaume-Uni. La diversité des formes déclinées dessine une archéologie de l’amphore. Un goût pour l’origine antique de l’objet qui transparaît également dans l’aquarium enfermant un amas d’amphores, épaves silencieuses, symboles de ruines venues d’un autre temps. Si cette jarre est désormais dénuée de son usage fonctionnel, comme le rappellent les trois pièces transparentes contenant vin, huile et céréales, elle n’en détient pas moins un message politique : « Chaque objet transporte une histoire », confient les artistes. Pourtant, ces pièces s’imposent avant tout comme des œuvres purement esthétiques, en témoignent les camaïeux de couleurs aux effets bigarrés, ou encore ces mosaïques, éclats de verres brisés superposés, oscillant entre la sculpture et la peinture.