Le Musée de la Révolution française à Vizille revient sur la situation des Comédiens-Français pendant la période révolutionnaire.
VIZILLE - Le 13 janvier 1791, la loi sur la liberté des théâtres est adoptée, proclamant l’abolition du monopole exercé par la Comédie-Française sur le répertoire français : « Tout citoyen pourra élever un théâtre public et y faire représenter des pièces de tous les genres, en faisant préalablement à l’établissement de son théâtre la déclaration à la municipalité des lieux ». Le Musée de la Révolution française, en collaboration avec la Comédie-Française, propose aujourd’hui de découvrir l’effervescence de la vie théâtrale de la période révolutionnaire, de 1790 à 1799, et se penche plus particulièrement sur le Théâtre de la République. Aux lendemains des événements de 1789, les Comédiens-Français, profondément divisés politiquement, se dispersent progressivement dans différentes troupes parisiennes. Le Théâtre de la République et sa troupe des Variétés amusantes en sont les principaux bénéficiaires. Cette troupe se distingue dans le paysage théâtral par la présence du Comédien-Français François-Joseph Talma (1763-1826), loué par ses contemporains pour son talent. On découvre d’ailleurs dans l’exposition son visage dans un portrait peint entre 1852 et 1853 par Eugène Delacroix, Talma dans le rôle de Néron. Son influence, au sein de la troupe, se porte sur le choix des costumes, plus conformes aux réalités historiques, l’orientation du répertoire, désormais plus dramatique et basé sur les préoccupations morales et politiques de la période révolutionnaire, et visant à l’éducation du peuple. L’étude des archives administratives de la Comédie-Française constitue le fil conducteur du parcours de l’exposition, permettant non seulement d’aborder les thèmes et les auteurs les plus joués, Molière en tête, mais aussi de donner une ébauche de la situation financière du théâtre. Les décors initiaux du théâtre de Victor Louis, détruits par les travaux de 1798, reviennent à la vie à travers des dessins de l’architecte, d’une maquette et de nombreuses reconstitutions miniatures de décors, ranimant ce haut lieu du théâtre révolutionnaire. Pour remédier au manque de sources concernant les costumes et la mise en scène, la Comédie-Française a prêté quelques accessoires et costumes correspondant au répertoire de l’époque, afin d’aborder de manière vivante cet aspect méconnu du théâtre français. Mise en scène ludique, multiplicité des œuvres et des reconstitutions, le parcours imaginé par les commissaires d’exposition est à l’opposé de l’étude fastidieuse des archives.
Jusqu’au 16 juillet, Musée de la Révolution française, Domaine de Vizille, place du château, 38220 Vizille, tél. 04 76 68 07 35, tlj sauf le mardi 10h-12h30 et 13h30-18h. Catalogue, éd. Artlys, 270 p., 35 euros, ISBN 978-2-85495-302-2.
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Au théâtre ce soir
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Abonnez-vous dès 1 €- Commissaires : Alain Chevalier, conservateur en chef du Musée de la Révolution française ; Joël Huthwohl, conservateur-archiviste de la Bibiothèque-Musée de la Comédie-Française ; Barry Daniels, historien du théâtre ; Jacqueline Razgonnikoff, bibliothécaire à la Comédie-Française (1976-2006), historienne du théâtre - Nombre de salles : 4
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°260 du 25 mai 2007, avec le titre suivant : Au théâtre ce soir