Boulimiques et compulsives selon les uns, brouillonnes et bâclées selon les autres, les deux expositions que signe Frédéric Ballester sur le thème du primitivisme ont de quoi donner le tourni !
Autour de la collection privée d’art tribal de Jean Ferrero, ce commissaire à l’enthousiasme débordant a conçu un patch-work débridé dénué de repères pédagogiques et de chronologie. Comme si le face-à-face entre les œuvres créées par des artistes anonymes d’Afrique (ici, point de cartels indiquant la fonction de l’objet et sa provenance) et des créateurs occidentaux auréolés de gloire (ces Picasso, Arman, Penck ou autres Combas célébrés dans les plus grandes galeries) devait se passer de tout commentaire. Il en résulte une sensation gênante de bric-à-brac déséquilibré dans lequel le visiteur déambule avec, comme seuls guides, les mots enflammés du commissaire parlant de « sorciers », de « chamanes », « d’expressivité primitive », de « regard inspiré ». Il eût été préférable d’expliquer, en guise d’introduction, que le mot « primitivisme » a été forgé par des historiens de l’art pour désigner ce mouvement de découverte et de célébration des arts non occidentaux par des artistes d’avant-garde du début du XXe siècle désireux de frotter leur œil à des formes nouvelles. Un siècle plus tard, cette fascination épouse d’autres aspects qu’il aurait été passionnant d’analyser… On se consolera de ces expositions « foutraques » en se réfugiant sur les hauteurs du vieux Cannes, dans le merveilleux Musée de la Castre. Exceptionnelles, ses collections permanentes d’arts primitifs y sont remarquablement présentées… et expliquées !
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On assassine bien les arts premiers !
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Abonnez-vous dès 1 €Centre d’art La Malmaison, 47, boulevard de la Croisette, Cannes (06), et Villa Domergue, impasse Fiesole, Cannes (06), www.cannes.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : On assassine bien les arts premiers !