BÂLE
Trois peintres abstraits se donnent rendez-vous à Bâle pour la rentrée. Le Suisse Rudolf de Crignis cherche plus particulièrement, et avec très peu de moyens, à obtenir une profondeur picturale. Des pigments rouges se fondant dans de l’huile et de la cire sont à la base du tableau Untitled Red exposé par l’Américain Phil Sims. Enfin, les œuvres de l’Allemand Ulrich Wellman naissent des nuances de tons qu’il applique sur une surface monochrome.
Galerie Gisèle Linder, Elisabethenstrasse 54, Bâle, tél. 41 61 272 83 77, jusqu’au 11 octobre
BERNE
L’exposition de la galerie Rigassi propose, à partir de pièces choisies, un panorama représentatif du travail de Martin Disler, décédé l’année dernière. Aquarelles et bronzes permettront de se confronter à l’univers poétique, mystérieux et parfois torturé de l’artiste suisse.
Galerie Rigassi, Münstergasse 62, Berne, tél. 41 31 311 69 64, jusqu’au 20 septembre
BRUXELLES
Figure importante de l’histoire de l’abstraction construite en Belgique, Marcel Baugniet avait, au début des années trente, renoncé à la peinture pour le design et le mobilier. Marié à la danseuse d’avant-garde Akarova, Baugniet avait aussi beaucoup produit pour le théâtre. Cet aspect est au centre de l’exposition présentée chez Quadri : danseuses, kaloprosopies, études de décors, projets de costumes témoignent de la délicatesse des arrangements non-figuratifs. Le mouvement se mue en géométrie pure et le système s’assouplit. Quelques toiles et dessins témoignent, en marge de la scène, de la permanence de ce mouvement dans la forme et dans la couleur.
Quadri, 49 rue Tenbosch, Bruxelles, tél. 32 2 640 95 63, 17 septembre - 18 octobre
La galerie Bastien rend hommage à un autre artiste récemment disparu. En une cinquantaine d’œuvres, l’univers fantasque de Pierre Caille se déploie depuis les premières céramiques jusqu’aux derniers collages, en passant par les bois polychromes et les gouaches. Près de soixante années de création sont ainsi passées en revue. La fantaisie domine et recompose une figuration à la fois ludique et critique.
Galerie Bastien, 61 rue de la Madeleine, Bruxelles, tél. 32 2 513 25 63, 18 septembre - 9 novembre.
Max Neumann revient à la galerie Pascal Polar avec une nouvelle série d’œuvres. Fidèle à lui-même, l’artiste reste attaché à ces supports qui ont vécu et qui conservent leur propre mémoire. Sur les papiers froissés et souillés, le dessin cherche la figure. Neumann revendique la passivité dans un monde qui matraque l’homme de significations incessantes et mouvantes. L’univers du peintre s’organise comme un éloge de la pondération : la présence s’ancre dans la matière et dans la couleur comme un témoignage à l’état brut.
Galerie Pascal Polar, 185 chaussée de Charleroi, Bruxelles, tél. 32 2 537 81 36, 25 septembre - 22 novembre
Chez Natascha Van Deun, la littérature rencontre la photographie à travers Christian Bobin, "homme de lettres" et Édouard Boubat, "homme d’images". L’exposition a pour point de départ leur ouvrage publié en janvier 1996 par Gallimard, Donne-moi quelque chose qui ne meure pas , (112 p. 175 F). Elle reprend une partie du texte de Bobin et présente, en revanche, plus d’images de Boubat que celles reproduites dans le livre. Dès la couverture de celui-ci, on retrouvait la sensibilité du photographe avec un portrait de son petit-fils, l’oreille collée contre un coquillage, et écoutant la mer.
Natascha Van Deun, 85-87 avenue Vander Bruggen, Bruxelles, tél. 32 2 520 17 14, 18 septembre - 1er novembre, sur rendez-vous.
GAND
En réponse à l’exposition "Paris-Bruxelles" présentée au Musée des beaux-arts de Gand, l’artiste belge Jacques Charlier et le Français Jean Le Gac ont conçu le projet "Paris-Liège-Gand/Parijs-Luik-Gent" pour la galerie Fortlaan 17. Parallèlement, il sera possible de voir le film de Stefaan Decostere, Pauvre France, avec Jacques Charlier.
Galerie Foortlaan 17, Fortlaan 17, Gand, tél. 32 9 222 00 33, jusqu’au 26 octobre
LONDRES
Victoria Miro qui, depuis son association avec le marchand et agent Glenn Scott Wright il y a neuf mois, représente un plus grand nombre d’artistes anglais, propose "Minor Sensation !" où figurent Jake et Dinos Chapman, Alex Hartley, Abigail Lane, Chris Ofili et Adrian Pigott.
Victoria Miro, 21 Cork Street, Londres, tél. 44 171 734 5082, jusqu’au 17 octobre
Anthony d’Offay expose des peintures récentes et des photomontages de Richard Patterson, le frère de Simon, présélectionné l’année dernière pour le Turner Prize.
Anthony d’Offay, 23 Dering Street, Londres, tél. 44 171 499 4100, jusqu’au 18 octobre
Jay Jopling a organisé les premières expositions en galerie à Londres d’artistes internationaux comme Jeff Wall, Karen Kilimnik, Doris Salcedo, Gary Hill ou Ashley Bickerton. Il présente aujourd’hui les Suites vénitiennes de Sophie Calle. À travers textes et photographies, le projet retrace le voyage à Venise que l’artiste a effectué sur les traces d’un étranger aperçu dans une rue de Paris, puis revu dans un vernissage le soir même. Ce jeu du chat et de la souris s’est poursuivi jusqu’à ces derniers mots inscrits dans son agenda : "24 février 1980, 10h am : j’arrête de suivre M. Henri B." La Tate Gallery, au sein dans sa programmation "Art Now", présentera un nouveau projet de Sophie Calle en 1998.
Jay Jopling, 44 Duke Street, St. James, Londres, tél. 44 171 930 5373, jusqu’au 11 octobre
LYON
La galerie Le Réverbère 2 propose la deuxième exposition de photographies de l’Américain William Klein, après celle de 1991. La manifestation réunit des clichés datant de 1961, pris principalement lors de son séjour au Japon, et des inédits de 1987. Des "contacts peints" complètent cet ensemble.
Le Réverbère 2, 38 rue Burdeau, Lyon, tél. 04 72 00 06 72, jusqu’au 22 novembre
PARIS
La galerie Lahumière expose un ensemble de travaux de Marcelle Cahn, de ses peintures de 1925 à ses collages de 1975, symptomatiques des dernières années de création de l’artiste qui s’est éteinte en 1981. Strasbourgeoise née lorsque l’Alsace était allemande, Marcelle Cahn a suivi des cours à Berlin avec Lovis Corinth, puis fréquenté le milieu de l’art parisien et participé à "Cercle et Carré" en 1929, à l’invitation de Michel Seuphor. Il y a longtemps que ses œuvres n’avaient pas été exposées.
Galerie Lahumière, 17 rue du Parc Royal, 75003 Paris, tél. 01 42 77 27 74, 16 septembre-15 novembre
Jeune artiste allemande vivant à Paris, Régine Kolle décline une grande variété de styles dans ses peintures profondément contemporaines. Prenant toujours pour point de départ des images existantes, ses toiles s’inspirent du cinéma, de la télévision, des magazines, des matches de football aux portraits de stars. L’exposition de cet automne se veut un retour sur la terre, l’histoire et la mémoire.
Galerie Samia Saouma, 16 rue des Coutures-Saint-Gervais, 75003 Paris, tél. 01 42 78 40 44, jusqu’au 31 octobre
En parallèle à l’exposition de Gilles Barbier, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois présente, dans son deuxième espace du 36 rue de Seine les étonnants animaux sculptés en papier et filasse de Jean-François Fourtou. Après s’être intéressé à la vache, le créateur s’est finalement focalisé sur la brebis. Il retrace ici la transhumance des moutons mérinos vendus à Louis XVI par le roi d’Espagne Carlos III en 1786.
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, 36 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 46 34 61 07, jusqu’au 25 octobre
"En quête du clone", qui réunit Mrdjan Bajic, Florence Cantié, Nicolas Hérubel, Anne Rochette et Gilles Touyard, est centrée sur la question de l’identité et de la reproduction à l’identique des êtres vivants.
Galerie J. Rabouan-Moussion, 110 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris, tél. 01 48 87 75 91, jusqu’au 24 septembre
L’exposition "Face à face", sous-titrée "Têtes et portraits dans l’art contemporain", s’attache à ce genre "classique" revisité par les artistes de notre époque. Ainsi, Christian Eckart ou Imi Knoebel proposent des portraits totalement abstraits. Trente créateurs présentent à la fois des peintures, à l’image Alex Katz, des sculptures – tel cet homme portant sa maison d’Antony Gormley – ou des photographies, comme Thomas Ruff et Marie-Jo Lafontaine.
Galerie Thaddaeus Ropac, 7 rue Debelleyme, 75003 Paris, tél. 01 42 72 99 00, jusqu’au 18 octobre
NEW YORK
La galerie Jack Shainman inaugure ses espaces de Chelsea avec l’installation Plasmorphica de Aziz Cucher. Cette œuvre marque un nouveau développement dans leur travail, qui explore le rôle joué par la technologie dans notre perception de l’identité sociale et individuelle. Leur rapprochement d’objets liés au corps et de machines sont parfois proches, esthétiquement, des compositions surréalistes.
Jack Shainman Gallery, 513 West 20th Street, New York, tél. 1 212 645 1701, jusqu’au 11 octobre
Les photographies d’Ann Mandelbaum privilégient les gros plans de parties du corps – yeux, bouche, langue, cou – présentés de façon ambiguë et sensuelle. Les tirages sont le résultat de nombreuses heures de travail en laboratoire, de solarisation qui donne aux images une étrange texture. Ses pièces les plus récentes, des gros plans du cou de ses parents âgés, offrent d’uniques "paysages corporels".
Ubu Gallery, 16 East 78th Street, New York, tél. 1 212 794 4444, jusqu’au 25 octobre
Les sculptures de l’Allemand Max Mohr présentent une mystérieuse et troublante vitalité liant la chair à la technologie. Il réalise ainsi d’étranges objets faits pour le corps : prothèses ou armatures en bois unisexes. Aux nouvelles pièces montrées à New York s’ajoutent des créations réalisées in situ.
Max Protetch, 511 West 22nd Street, New York, tél. 1 212 633 6999, jusqu’au 27 septembre
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Artistes et galeries à travers le monde (12 septembre 1997)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°43 du 12 septembre 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (12 septembre 1997)