PARIS
Identités - Comme le soulignent les commissaires, Daria de Beauvais et Marie-Laure Bernadac, la « dislocation » du titre de l’exposition caractérise « la brisure entre le pays natal des artistes et le pays étranger ».
Les artistes exposés, soutenus par l’association Portes ouvertes sur l’art, témoignent de cette brisure dans leurs œuvres. Les torchons reprisés de Maha Yammine (Liban), les cyanotypes de Sara Kontar (Syrie), les photos sur ciment d’Ali Arkady (Irak) ou le leporello de Randa Maddah (Golan) parlent d’exils et de voyages forcés de manière autobiographique, mais « sans pathos », soulignent les commissaires. Certaines œuvres choisissent la métaphore, comme un tapis afghan en allumettes (Hadi Rahnaward), ou les autoportraits verts de Bissane Al Charif – ici, l’exil semble influencer l’identité même de l’artiste qui se contorsionne face au visiteur. Parmi les œuvres frappantes, la superbe robe à double structure de Rada Akbar, inspirée par un féminicide en Afghanistan, et les délicates broderies de Majd Abdel Hamid, réalisées en points palestiniens traditionnels (technique inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco). Une artiste française complète l’exposition : Cathryn Boch travaille avec des migrants et des exilés à Marseille, et ses œuvres brodées sur toile de bateau révèlent en filigrane les espoirs de ceux et celles qui traversent les mers pour une vie plus sûre. Avec cette exposition, le Palais de Tokyo remplit une de ses missions, selon son président Guillaume Désanges : « Être un service public de l’art pour des artistes qui ne peuvent pas exposer dans leur pays d’origine. »
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Artistes dans l’exil
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : Artistes dans l’exil