Coïncidant avec l’inauguration du pont de Jean-Michel Wilmotte et la campagne de restauration et de mise en valeur de la ville, l’exposition, abritée dans les murs du château, parcourt l’histoire urbaine de Blois à travers l’extrême richesse de son patrimoine.
BLOIS - Prenant son essor au XVIe siècle à l’avènement de Louis XII, blésois d’origine, la cité des Valois se découvre ici essentiellement à travers plans, élévations, vues de la ville et des bâtiments qui la composent. Quelques peintures et sculptures évoquant divers édifices, ou en provenant, complètent plus concrètement ce panorama, qui aborde tour à tour les structures qui ont marqué son visage. On y découvrira ainsi la Loire et ses ponts, l’architecture sacrée, l’habitat civil et public, chaque étape étant ponctuée par un support audiovisuel.
C’est dans une ambiance un peu sombre – due aux contraintes de conservation des dessins – que l’on accède au thème du pont. Celui de Gabriel (1716), unique passage jusqu’au XXe siècle, est largement représenté, notamment par la charmante aquarelle de Turner conservée à Oxford. La présence de dessins de Wilmotte – relatifs à l’élégant ouvrage de métal et de brique inauguré en septembre dernier – rappelle que la ville vit toujours au rythme de ses constructions. Une seconde salle, consacrée aux monuments religieux, évoque – à travers documents, sculptures et tableaux – églises et couvents dont beaucoup ont disparu à la Révolution ou au cours des décennies suivantes.
Autour du château
Devenue terre de prédilection royale au XVIe siècle, Blois se développa alors autour du nouveau château de brique et de pierre qui demeura une référence pour les édifices ultérieurs. Les grandes familles blésoises, proches du souverain, construisirent de somptueux hôtels. Les gravures de Jacques I Androuet du Cerceau illustrent la demeure de Louis XII et ses magnifiques jardins – aujourd’hui disparus. Les projets de François Mansart, les élévations de Félibien ou de Blondel pour l’aile Gaston d’Orléans témoignent d’un passé riche et novateur.
Au XIXe siècle, les modifications furent considérables : de nouvelles rues, plus larges, virent le jour, tandis que les premières industries – chocolaterie Poulain, manufacture Rousset – s’installèrent dans la seconde moitié du siècle. Quelques projets de bâtiments fonctionnels – théâtre, haras, halle aux grains, hôpital général, poissonnerie... – ainsi que les tableaux de Gervais – Percement de la rue du Prince-Impérial – couvrent cette période d’intense activité. On y restaura aussi des demeures anciennes, parfois sauvées de justesse de la destruction. Ainsi en est-il du château, dont les merveilleuses aquarelles de Duban dressent un état des lieux avant restauration.
Photographies, plans et maquette abordent ensuite le XXe siècle : reconstruction d’après-guerre, extension des années soixante et soixante-dix (ZUP). L’essor économique nécessita l’expansion de l’agglomération, dont les aménagements ne furent pas toujours des plus harmonieux en regard de ceux des époques précédentes. Un "lettrarium" termine enfin la visite, sorte de superposition tant visuelle qu’auditive – parfois un peu maladroite – des écrits d’auteurs qui ont aimé Blois : Balzac, Flaubert, James, Hugo...
"Blois. Un amphithéâtre sur la Loire", Musée des beaux-arts du château de Blois, jusqu’au 8 janvier. Remarquable catalogue, éditions Adam Biro, 192 p., 195 F.
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Architecture et urbanisme au fil des temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Architecture et urbanisme au fil des temps