Apprendre le langage du Bouddha

Aussi, bien souvent, face à une représentation du Bienheureux, on se sent plus ou moins analphabète. Que signifie ici sa main levée comme celle d’un Salvator Mundi ? Qui sont les dragons descendant du ciel pour lui donner son premier bain ? Pour nous apprendre les codes iconographiques du bouddhisme et faire comprendre la richesse de cette tradition, née au Ve siècle avant notre ère en Inde avant de se diffuser en Asie, le Musée national des arts asiatiques a sélectionné les plus belles œuvres de ses collections, exposées dans les salles ou sorties spécialement des réserves pour l’occasion. Ces dernières nous plongent dans la légende du fondateur du bouddhisme, le prince Siddhartha, évoquant ses vies antérieures, son cheminement vers l’Éveil, en Inde, au Ve siècle av. J.-C., son entrée dans le Nirvana, son enseignement, ses disciples... À travers les cent cinquante-neuf œuvres d’un parcours aussi beau que didactique, notre regard s’affine, comme lorsque, plongés dans la pénombre, nos yeux s’accommodent progressivement jusqu’à distinguer parfaitement les formes qui nous entourent. Les variantes stylistiques locales, qui se sont développées sur le territoire asiatique, de l’Afghanistan au Japon, et de la Chine à l’Indonésie, nous invitent en outre à apprécier les œuvres dans leur dimension esthétique. Un bel hommage à Émile Guimet, dont la passion pour le bouddhisme a été l’un des moteurs de la fondation du Musée des arts asiatiques qui porte son nom et qui fête son 130e anniversaire cette année.