Ils ont beau aller et venir dans tous les sens, d’un pas alerte et décidé, les petits personnages d’Antonio Seguí ne s’en sortent jamais. Ils semblent comme pris dans les mailles d’un filet que leur aurait tissé l’artiste et dont ils ne pourraient – ni ne voudraient – se défaire. C’est vrai qu’ils y sont bien et qu’il fait bon vivre dans les couleurs du peintre. D’aucuns, d’ailleurs, qui ont sans doute compris quel était leur irrémédiable destin, adoptent une position statique, affichant un air bonhomme et fataliste.
Argentin d’origine, la septantaine entamée, la moustache généreuse, Seguí compte parmi cette génération d’artistes qui n’ont jamais remis ni la peinture, ni la figure en question. Bien au contraire, il les a nourries toutes deux d’une iconographie inédite qui ne renie rien de son histoire et de sa culture. Toutefois, bien au-delà de celles-ci, il a réussi à faire de ses personnages la figure universelle d’une humanité affolée et inquiète de son devenir.
Si l’ensemble d’œuvres de ces dix dernières années que présente l’espace CRID’ART en est une heureuse illustration, il est intéressant par la diversité des moyens techniques mis en œuvre par l’artiste. L’art de Seguí procède d’une permanente expérimentation. Peinture, crayon, fusain, pastel sur toile ou sur papier journal, bois découpés, estampes diverses… une étonnante profusion. Jamais l’œuvre n’en pâtit cependant, tant Antonio Seguí possède une totale maîtrise de son métier et qu’il tient toutes les ficelles de ses pantins.
« Antonio SeguÁ, œuvres des dix dernières années », CRID’ART, centre thermal, Amnéville-les-Thermes (57), tél. 03 87 17 22 22, jusqu’au 26 novembre.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Antonio SeguÁ inquiet ?