« Le peintre et l’écrivain doivent agir ensemble, sans confusion, mais parallèlement. Le dessin doit être un équivalent plastique du poème. Je ne dirai pas premier violon et deuxième violon, mais un ensemble concertant », écrivait Matisse.
Invité à exposer au Musée départemental du Cateau-Cambrésis, Pierre Alechinsky, figure centrale de la scène française et musicien amateur – il joue de la clarinette –, est ici comme chez lui, tant le cousinage entre cet artiste amoureux des livres et des estampes et Matisse, maître de la couleur, de la ligne et du décoratif, est évident. Alors qu’une rétrospective lui est consacrée au Cobra Museum of Art d’Amstelveen (jusqu’au 22 janvier), le commissaire Patrice Deparpe choisit, à raison, de se pencher sur un sujet généralement peu abordé chez Alechinsky : les livres illustrés. « D’aucuns pourraient considérer ce travail comme “marginal”, il est au contraire central et fondateur », dit le conservateur. En effet, ce peintre-graveur, formé à Bruxelles aux métiers de l’illustration et de l’imprimerie, déploie depuis bientôt sept décennies une écriture-dessin, faite d’arabesques et de « remarques marginales » sur mille et un supports (papiers divers, vieux manuscrits, factures obsolètes, anciens plans de métro…), qui tire sa source du goût initial du plasticien pour les passages entre texte et image, peinture et poésie. Ici, ce qui frappe les yeux, face aux quelque deux cents pièces réunies (céramiques, affiches, estampes, film documentaire, livres de 1961 à 2016, tableaux, des plus anciens aux plus récents de juillet 2016), c’est de constater combien cette œuvre-palimpseste, multipliant les explorations techniques et les nouveaux territoires à arpenter, parvient sans cesse à se réinventer.
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Alechinsky, chez Matisse comme chez lui
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Abonnez-vous dès 1 €Musée départemental Matisse, Palais Fénelon, place du Commandant-Richez, Le Cateau-Cambrésis (59), museematisse.lenord.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°697 du 1 janvier 2017, avec le titre suivant : Alechinsky, chez Matisse comme chez lui