Quand, en 1933, la Galerie Bellini propose à Alberto Magnelli une seconde exposition à Florence, celui-ci a quitté sa ville natale depuis deux ans et s’est installé à Paris.
Il tient à rester à l’écart des futuristes italiens comme de tout courant esthétique. Attitude qui sera la sienne au long de son existence, car il cultive son indépendance. Magnelli est, selon ses mots, « hostile aux théories ». Lié d’amitié à Kandinsky, Arp, Juan Gris, Picasso, Léger, il se rattache au mouvement cubiste et à l’abstraction, mais il entend leur ajouter « ces forces poétiques qui sont dans la nature de l’homme », ainsi qu’il le dit lui-même. Après la série des Explosions lyriques de 1918 et la période des Pierres commencée en 1932, il élargit son champ d’expression en recourant aux collages et à l’emploi de supports variés comme des cartons, des partitions ou encore des ardoises.
À partir de 1936, les tonalités minérales cèdent devant des tons plus chauds et les constructions souvent laborieuses gagnent en simplicité. Magnelli adopte un langage définitivement abstrait. Utilisant une gamme réduite d’effets, il se forge un style propre auquel il donne libre cours. L’écriture géométrique s’organise en jeu de masses lumineuses et rigoureuses comme dans Opposition n° 1 ou Ronde océanique. Au fil du temps, la palette devient plus légère, les architectures moins strictes, plus enchaînées (Lumière scellée, 1967).
Lors de la rétrospective de 1947 à la galerie René Drouin, le public avait ressenti « un choc visuel ». Plus de soixante ans après, grâce à l’accrochage sur un fond uniformément blanc des quelque quatre-vingt-dix œuvres présentées, qui dilate l’espace, c’est également un choc qui est reçu, celui d’une puissance silencieuse et souveraine. Magnelli s’impose à nouveau et reste, selon les mots de Vasarely, « le maître de notre génération ».
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Alberto Magnelli maître d’une génération
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Abonnez-vous dès 1 €« Alberto Magnelli, pionnier de l’abstraction », Musée d’Ixelles, rue Jean-Van-Volsem 71, Bruxelles (Belgique), www.museedixelles.be
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Alberto Magnelli maître d’une génération