Si le peintre Albert Besnard (1849-1934) fut célèbre sous la Belle Époque pour ses travaux de décorateur parisien, il est aujourd’hui quelque peu oublié de l’histoire de l’art.
Lié à la Haute-Savoie par sa villégiature à Talloires, l’artiste est à découvrir à travers une exposition rétrospective au Palais Lumière d’Évian. De ses portraits de famille à ses projets de décoration pour le Petit Palais en passant par ses peintures orientalistes, l’accrochage dense illustre la diversité de ce peintre qui fut tantôt coloriste, portraitiste, paysagiste, graveur… Malgré l’ambition de devenir décorateur de ce jeune artiste, « qui se levait la nuit pour décorer le plafond de sa chambre », s’amuse la co-commissaire Christine Gouzi, ce sont plutôt ses qualités de coloriste et de graveur qui retiennent l’attention dans cette exposition. L’une des sections, sorte de « cabinet » intimiste couleur framboise, montre les nombreuses gravures en petits formats que Besnard réalisait en feuilles isolées ou en séries teintées de symbolisme, héritage de son séjour en Angleterre en 1880. Cette technique qu’il a apprise au contact de Félix Bracquemond et d’Alphonse Legros lui permettait d’exprimer ses angoisses personnelles et, constate Christine Gouzi, de « créer de la couleur en noir et blanc » pour représenter des figures de femmes, comme dans la série Elle, ou la mort elle-même. La mélancolie et le cynisme de ses eaux-fortes font concurrence à ses projets de décoration, dont les esquisses paraissent légèrement fades dans la scénographie aux couleurs (un peu trop) vives. Peut-être en sera-t-il autrement au Petit Palais à Paris, où l’exposition sera visible dès le 25 octobre.
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Albert Besnard, talent caché
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Abonnez-vous dès 1 €Palais Lumière, quai Albert-Besson, Évian (74). www.ville-evian.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°693 du 1 septembre 2016, avec le titre suivant : Albert Besnard, talent caché