Nombreux sont les artistes africains vivant en Occident, nombreux aussi les Afro-Américains descendants d‘anciens esclaves qui ont voyagé en Afrique, en quête du pays de leurs ancêtres. Sous le titre « Dialogue à travers l’Atlantique », une exposition de Washington se propose de suggérer des comparaisons, de mettre en lumière les convergences et les différences qui se manifestent dans leurs pratiques artistiques. Ont été choisies 40 œuvres de 16 artistes, 8 de nationalité américaine, les autres Africains. Pour tous, la confrontation de leur héritage culturel avec les courants des arts contemporains a déterminé l’émergence d’une nouvelle identité. La distanciation par rapport aux origines n’a pas aboli la recherche des racines qui fait apparaître le village natal sous des allures de rêve. Ainsi le Soudanais Amir Nour évoque avec puissance, bien que sous un jour minimaliste, l’immensité du désert parcouru de troupeaux. La plupart de ces artistes ont conservé un fort sentiment de vie spirituelle, écho d’anciennes traditions africaines. Par exemple, Skunder Boghossian, Éthiopien vivant à Washington, répercute sur ses panneaux l’écho des versets liturgiques de l’église éthiopienne, parfois inscrits en écriture guèze. Ouattara, de Côte d’Ivoire, a été encouragé à son arrivée aux États-Unis par Jean-Michel Basquiat, lui aussi présent dans l’exposition. Il n’oublie ni son village, ni les rites africains et dit qu’il entre dans un état de transe avant chaque peinture. Pour les femmes enfin, l’Occident a parfois signifié libération : la Nigériane Sokari Douglas Camp traduit dans des assemblages métalliques mobiles les cérémonies de son pays d’origine.
WASHINGTON, National Museum of African Art, jusqu’au 3 septembre.
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Africains d’Afrique ou d’Amérique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Africains d’Afrique ou d’Amérique