Implanté dans quatre châteaux de la région bordelaise, l’Institut culturel Bernard Magrez fête son premier anniversaire.
Viticulteur réputé pour la qualité de ses grands crus, Bernard Magrez s’affirme comme un amateur d’art, mécène et collectionneur sans parti pris normatif, à l’écart des critères conventionnels de la doxa officielle de « l’art contemporain ». L’exposition « La belle et la bête » au château Labottière, situé en plein centre-ville de Bordeaux, brille par la diversité des œuvres choisies avec une subjectivité totalement assumée.
Dés le portail franchi, le visiteur est confronté dans le jardin aux accords féconds suscités par des œuvres aussi dissemblables que Le Prix du danger (Falcon), une aile d’avion ajourée de 7 mètres de haut réalisée en 2010 par Camille Henrot, et L’Orage (1947-1948), un couple en bronze de Germaine Richier. La tension ne baisse pas d’un cran quand on pénètre dans le château. Le thème de l’exposition, la lutte immémoriale entre les forces du beau – entendons le bien – et les forces du mal, se prête avec bonheur à cet écrin somptueux et délicat érigé à la veille de la Révolution, entre 1783 et 1788. Chaque salle vibre de singuliers éclats. Comment ne pas ressentir une dense intranquillité face à Taxidermia (2010), sourde accumulation d’animaux empaillés et carbonisés d’Adel Abdessemed disposée non loin d’Artémis, la déesse de la chasse érigée par Martial Raysse en 2008.
Toute l’exposition est du même tonneau. Des présences impromptues ponctuent un parcours décapant et roboratif. Avec peut-être l’illusion, en quittant les lieux, d’être moins morcelé entre le bien et le mal ?
Institut culturel Bernard Magrez, château Labottière, 5, rue Labottière, Bordeaux (33), www.institut-bernard-magrez.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Accords parfaits
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Voir la fiche de l'exposition : La belle et la bête
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°652 du 1 décembre 2012, avec le titre suivant : Accords parfaits