Italie - Art contemporain

Rome (Italie)

Accardi consacrée

Palais des expositions – Jusqu’au 7 juin

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · L'ŒIL

Le 28 mai 2024 - 291 mots

Rétrospective -  C’est un double anniversaire, en 2024, pour la peintre italienne Carla Accardi (1924-2014).

Le pays célèbre à la fois le centenaire de la naissance et les dix ans de la disparition d’une artiste incontournable de la seconde moitié du XXe siècle. L’occasion pour le Palais des expositions d’organiser la première grande rétrospective du travail de cette ­militante ­féministe. Née à Trapani, en Sicile, elle s’installe définitivement à Rome en 1946. Malgré les difficultés de l’après-guerre, cette époque est celle d’un intense bouillonnement intellectuel pour la capitale italienne. Carla Accardi y joue un rôle déterminant, dans un univers artistique presque exclusivement ­masculin. C’est en effet la seule femme du groupe Forma 1 qui réunit Dorazio, Perilli, Consagra, Turcato, Guerrini, Attardi et son futur mari, Sanfilippo. Actif entre 1947 et 1951, il prône la réconciliation entre formalisme et marxisme en se proclamant progressiste, révolutionnaire et avant-gardiste. Plus d’une centaine de ses œuvres sont rassemblées, retraçant de manière chronologique son parcours et ses évolutions. De l’abstraction à l’informel, de la peinture-ambiance à une forme d’art dématérialisé, et jusqu’à la réaffirmation de la joie de vivre dans ses toiles des années 1980, ainsi que dans les grands diptyques et triptyques du tournant des années 2000. L’exposition est le fruit d’une étroite collaboration avec les Archives Accardi-­Sanfilippo. Celle-ci a permis l’étude la plus approfondie jamais menée sur l’œuvre de Carla Accardi, réalisée par les curatrices Daniela Lancioni et Paola ­Bonani. Son succès n’est pas que d’estime, puisqu’elle est désormais mieux cotée sur le marché de l’art que son ancien mari, Sanfilippo. Trois facteurs expliquent cette réussite, selon les curatrices : la qualité des œuvres, la politique de vente astucieuse des galeries et des musées, et enfin l’intérêt, ces dernières années, pour sa figure d’artiste féministe.

« Carla Accardi »,
Palazzo Esposizioni, via Nazionale 194, Rome (Italie).

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°776 du 1 juin 2024, avec le titre suivant : Accardi consacrée

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