Au 291 Hackney Road, à Londres, vient d’ouvrir la galerie d’art contemporain « 291 », dans une ancienne église néogothique victorienne. Minutieusement restaurée, elle abrite aujourd’hui un espace d’exposition, un restaurant et un bar.
LONDRES (de notre correspondante) - “Quand j’ai vu le bâtiment pour la première fois, se souvient Edwina Orr, codirectrice de la galerie, il avait été totalement pillé et saccagé par des vandales ; l’eau entrait par le toit, endommagé par un incendie, et ses seuls habitants étaient les rats et des milliers de pigeons”. Cet état de “grande décrépitude” l’a toutefois suffisamment stimulée pour qu’avec son partenaire David Traynor, elle décide d’investir beaucoup d’argent et de temps – cinq ans – afin d’en remettre en état “chaque centimètre carré”. Cependant, cette restauration n’est pas strictement patrimoniale, et “291” – dont le nom se réfère non seulement à son adresse mais aussi à la fameuse galerie d’avant-garde d’Alfred Stieglitz à Manhattan – combine une architecture religieuse saisissante avec la haute technologie. À l’une des extrémités de l’impressionnante galerie centrale de 4 300 m2 est placé un écran de projection de plus de 15 mètres de haut. “Je veux que “291” présente différentes formes d’expression artistique : musique, œuvres numériques, sculpture, poésie, théâtre, philosophie et science”, explique Edwina Orr qui, comme David Traynor, a fait ses études au Royal College of Art, avant de travailler pendant quinze ans sur l’holographie. Précurseurs des symboles holographiques des cartes de crédit, leur dernière invention, la télévision en trois dimensions – qui est toujours en cours de développement – provoquera sans doute une révolution dans le monde de la télédiffusion.
Depuis son ouverture, en octobre dernier, “291” a déjà accueilli une performance de “quarante Finlandais hurlants” organisée par la White Cube Gallery, “l’élection alternative de Miss Monde” par Andrew Logan, et un programme d’installations vidéo sur l’écran géant, “Crosscurrents”.
Ce mois-ci, “291” présente la première exposition personnelle d’Alex Templeton, alias Murray Temple, ex-chimiste et assistant de Richard Deacon et Sol LeWitt, une “double formation” qui correspond à la philosophie hybride de la galerie. Il utilise ici des cloisons mobiles de bureaux pour transformer le hall central en un dédale de pièces. Décrit par l’artiste comme un “labyrinthe rhizome”, ces espaces peuvent également être interprétés d’un point de vue biologique comme un réseau de cellules dont chacune contient une part “d’information” sous la forme d’objets familiers, placés dans les alignements inattendus afin de susciter de nouvelles interprétations et significations. “Notre programme ne sera pas conventionnel. Nous souhaitons avant tout encourager l’imagination plutôt que privilégier un media ou des styles particuliers. Nous mélangerons les genres et combinerons les plaisirs de la table avec l’art”, déclare Edwina Orr. “291” est en effet l’un des rares espaces de l’est londonien – et de la ville d’ailleurs – où il est possible de manger, boire et apprécier l’art, de midi à minuit.
Jusqu’au 9 mai, 291 Gallery, 291 Hackney Road, Londres, tél. 44 171 613 5676.
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291 Hackney Road
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°81 du 16 avril 1999, avec le titre suivant : 291 Hackney Road