Dossier
Présentées par certains partisans enthousiastes comme une nouvelle culture, les technologies dérivées du codage numérique des informations connaissent un succès franc et massif au sein des écoles d’art. Bien au-delà de l’engouement, de l’effet de mode, il s’agit d’une démarche construite. Directeurs, enseignants-artistes et étudiants ont aujourd’hui une analyse pragmatique des bouleversements technologiques introduits dans la production d’images. Il \"n’est pas raisonnable de passer outre\" et \"résister serait se marginaliser\", dit-on de part et d’autre. La télévision, qui a été créée sans les artistes ou les intellectuels, sert d’exemple repoussoir : \"Pas question de rater le coche une nouvelle fois\". Mais il n’y a pas lieu, bien au contraire, d’abandonner les principes sur lesquels s’appuient les écoles depuis la fin des années 1970 : \"Les écoles doivent rester des espaces de réflexion et de subversion\". Il leur appartient donc de développer le sens critique de leurs étudiants pour qu’ils sachent user de la technique sans être abusés par elle. Former des artistes, des auteurs à même de faire un choix personnel dans la panoplie des technologies nouvelles comme dans celles qui demeurent traditionnelles, voilà le credo des écoles d’art aujourd’hui.
Par Pierre-Alain Four · Le Journal des Arts
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