Zineb Sedira censurée

Inaugurée le 6 mars, cette rétrospective de l’œuvre vidéo de l’artiste d’origine algérienne était prévue pour se dérouler en quatre temps, jusqu’au 20 septembre. C’est lors de l’ouverture du deuxième volet qu’une certaine émotion s’est faite jour chez des membres de la communauté harkie, à la vision de l’œuvre Retelling stories my mother told me (2003).

S’exprimant en arabe, la mère de l’artiste évoque les harkis ayant servi de traducteurs à l’armée française lors de la guerre d’Algérie, avec une expression malencontreusement traduite par le terme « collaborateur » dans le sous-titrage français.

L’envoi d’une nouvelle bande avec une traduction corrigeant les propos incriminés n’y a rien fait, le musée reste portes closes depuis le 27 avril. Mis devant le fait accompli, Maurice Fréchuret, directeur des Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes, a indiqué au Journal des Arts ne détenir aucune information quant à une date de réouverture de l’établissement dont il a la charge.

Sans doute pas dénuée de visées électoralistes, cette décision de l’édile est d’autant plus surprenante que l’œuvre n’est pas nouvelle et a déjà été présentée, sans susciter de remous, au Centre Pompidou, à Paris, notamment.