Un nouveau « nid » pour les martinets

En 1978, Nils Udo créait, dans la lande de Lunebourg, son premier Nid au creux duquel il posait, recroquevillé tel un oisillon ; il en a fait ensuite son thème de prédilection. On se souvient du « nid d’oiseau » géant en poutrelles d’acier, le stade dont Ai Weiwei avait été le conseiller artistique pour les JO d’été de 2008 à Pékin. Artificiel ou naturel, l’abri des moineaux, mésanges et autres volatiles semble non seulement une intarissable source d’inspiration, mais aussi un vrai sujet de réflexion. Lancée en 2012 au centre d’art Piacé le radieux (Sarthe), la manifestation « Commissariat pour un arbre », imaginée par le plasticien Mathieu Mercier, a ainsi invité au fil de ses éditions une centaine d’artistes, architectes et designers à concevoir des nichoirs, donnant lieu à toutes sortes d’interprétations : perchoirs, mangeoires, piscines à pioupious et épouvantails. Le domaine de Chaumont-sur-Loire, qui explore, à travers sa saison d’art et son Festival international des jardins, les liens entre la création contemporaine et la nature, était tout indiqué pour abonder ce thème. Déjà doté d’un Nid de Nils Udo et de sa couvée d’œufs en marbre, le lieu a passé commande à l’artiste belge Bob Verschueren d’une installation qui assume pleinement sa fonction d’hébergement. Intitulée Le Clan des voltigeurs et composée de centaines de parallélépipèdes couronnant la cime de trois branches assemblées, l’œuvre, dans la mouvance végétale, emprunte ses matériaux à son environnement immédiat et a vocation à accueillir les martinets, qui aiment nidifier dans les interstices de bâtiments ou sous les toits. Ils trouveront là un habitat poétiquement pensé pour eux et pour nous faire penser à eux.