PARIS
PARIS [04.10.17] - Trois associations s'opposant à la future construction de la tour Triangle, "atteinte inacceptable au grand paysage de Paris" selon elles, ont déposé mercredi un recours devant le tribunal administratif pour demander l'annulation du permis de construire du 28 avril 2017.
Me Louis Cofflard, avocat du Collectif contre la Tour Triangle (SOS Paris, FNE-IDF, ADHAPE), a indiqué à l'AFP avoir déposé ce recours en même temps qu'il a demandé à Anne Hidalgo, maire PS de Paris, "la résiliation de sa promesse de bail à construction" à la SCI Tour Triangle, filiale du groupe Unibail-Rodamco qui soutient le projet. L'avocat s'appuie sur "l'insuffisance d'étude d'impact paysager qui n'a pris en compte que des points de vue de la rive droite très lointains, et non de la rive gauche", ce qui "ne permet pas au public d'avoir une bonne compréhension" de cet impact. Il estime également que l'autorisation donnée à la SCI est illégale car "il aurait fallu une procédure de mise en concurrence".
Le projet relève selon l'avocat, non d'un projet privé d'intérêt général comme le soutient la mairie, mais d'une "concession d'aménagement" relevant de la commande publique, puisque la tour doit revenir à la Ville au bout de 80 ans. Selon le collectif d'opposants, le projet "n'est pas d'intérêt général" alors que "Paris n'a pas besoin d'espaces de bureaux supplémentaires" et que la tour représente une "négation de la ville, prévue pour exister en totale autarcie, coupée de la ville en la dominant de toute sa hauteur et toute son ombre", indique le collectif dans un communiqué.
Ce "recours ne nous surprend pas vraiment", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Missika, adjoint à l'urbanisme, ce sont des "associations hostiles à la construction de tours qui font de la procédure". Le 1er février 2017, le commissaire-enquêteur a "donné un avis favorable. Ils arguent d'un vice de procédure, c'est un schéma classique", a poursuivi l'élu parisien en rappelant qu'il est toujours prévu que la première pierre de la tour soit posée avant 2020 pour une ouverture avant les Jeux Olympiques en 2024.
Cet édifice de 180 mètres de haut, signé des architectes suisses Herzog et de Meuron, doit être implanté porte de Versailles (XVe). Le projet de 42 étages comporte un hôtel quatre étoiles de 120 chambres avec un "sky bar", 2.200 mètres carrés d'espace de "coworking" et un équipement culturel de 540 m2.
Très contesté, le projet avait été une première fois rejeté en novembre 2014 puis approuvé avec quelques modifications par le Conseil de Paris le 30 juin 2015, à une courte majorité. Mme Hidalgo avait alors rappelé que la construction du gratte-ciel représentait un investissement privé de 500 millions d'euros et la promesse de 5.000 emplois.
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Tour Triangle à Paris : des opposants demandent l'annulation du permis de construire
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