Juste retour de l’histoire, Rubens s’invite quatre siècles plus tard en hôte de marque à côté du palais pour lequel il a réalisé le cycle des vingt-quatre scènes historiques commandé par Marie de Médicis, série désormais au Louvre.
Représentée en souveraine par de nombreux artistes, la reine douairière sous le pinceau de Rubens acquiert enfin un côté humain, le peintre évitant de dépersonnaliser son modèle. Tel un astre, Rubens rayonne parmi ses pairs au long des salles dont la décoration rouge et or sied à l’apparat des costumes et des parures. En dehors de Van Dyck, les Gaspard de Crayer, Van Honthorst ou Just d’Egmont, malgré des talents certains, s’évertuent à donner des signes de chaleur intérieure à leurs modèles. Avec une aisance naturelle, Rubens apporte, lui, « la touche qui donne la vie » aux visages des grands qui, de Mantoue à Bruxelles, de Madrid à Paris, l’invitent à leur cour. Sa collaboration avec Jan Brueghel est fructueuse. Ils se partagent équitablement l’espace du tableau dédié à l’infante Isabelle Claire Eugénie. À l’un revient la tête, à l’autre le paysage. La majorité des tableaux exposés, qu’ils soient copies, attributions, retouchés, anonymes aux œuvres d’ateliers, renvoient d’emblée à la supériorité des talents du maître anversois dont on aurait aimé, pour cette raison, voir davantage d’œuvres authentiques, au total moins nombreuses que le donne à penser le titre de l’exposition. Elle se clôt avantageusement par un de ses rares et très beaux autoportraits, daté de 1623.
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Rubens, le portraitiste des cours européennes
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Rubens, le portraitiste des cours européennes