« Comme tout le monde, j’ai trois mille ans », raconte Pascale Marthine Tayou. Pour l’homme né officiellement en 1967, au Cameroun, c’est une manière de dire qu’il n’est pas certain de sa date de naissance.
Pour l’artiste, la formule a valeur de symbole : l’homme est le produit de son histoire et de ses rencontres, passées et futures. De ses prises de conscience aussi, comme celle qui amena un jour – là encore, il n’y a pas de date – l’étudiant en droit à quitter l’université après avoir réalisé que « le droit n’était pas droit ».
Alors « Quitte à vivre à la marge, autant l’être vraiment et assumer »! Soit. Voici donc Pascale Marthine Tayou parti dans la rue, à philosopher sur « l’amour et l’environnement » quand il découvre, par hasard, le centre culturel français de Yaoundé. Là, il entend un « artiste » – son premier car « la notion n’existe pas en Afrique » – raconter « des choses, mais sans intérêts ». C’est le déclic pour Tayou qui cherche à s’exprimer, à dire sa colère sur « le sida, la guerre... », à sortir la « diarrhée de sa pensée ». Il soumet une première installation au centre culturel : acceptée ! Sa carrière est lancée. Dès lors, Tayou « s’exprimera » partout dans le monde, à Lianzhou, à Cassel, à Venise et, à partir du 25 mars 2010, à la gare Saint-Sauveur à Lille.
L’Afrique ? Il en est parti depuis qu’il s’est installé à Gand, il y a sept ans. Enfin physiquement parce que ni son travail, ni ses préoccupations, n’ont quitté le continent. Tout comme sa colère.
1967
Naissance à Yaoundé (Cameroun).
1994
Il se fait connaître par une première série d’œuvres consacrées au sida.
2002
Documenta à Cassel.
2004
Un an après son installation en Belgique, une exposition personnelle lui est dédiée au SMAK de Gand.
2009
Il est l’un des rares artistes africains présents à la Biennale de Venise.
2010
« Traffic Jam », du 25 mars au 13 juin, à la gare Saint-Sauveur de Lille.
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Pascale Marthine Tayou - L’homme révolté
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Pascale Marthine Tayou - L’homme révolté