FRANCE
Si le classement varie peu dans le premier tiers du Top 250, on observe, au-delà, des évolutions significatives corrélatives à l’actualité des artistes.
Ce n’est pas un raz-de-marée mais, porté par sa Big Wave– œuvre monumentale réalisée en 2017 –, Jean-Michel Othoniel remonte de la 94e à la 76e place du classement Artindex France. Une exception, de même que Caroline Achaintre, qui vit à Londres et passe de la 124e à la 98e place : ailleurs, les positions restent stables parmi les cent premiers artistes du classement.
Les évolutions à la hausse sont plus significatives dans le deuxième tiers du classement. Lauréat du prix des Amis de La Maison rouge 2017, Lionel Sabatté a édifié l’an dernier, dans le patio de ce lieu désormais fermé, une Demeure appelée à être détruite, architecture de ciment ocre laissant voir ses tiges de métal. L’artiste basé entre Paris et Los Angeles semble, lui, en phase de construction personnelle. Lauréat 2017 du prix Drawing Now, il a intégré en 2018 la galerie Ceysson & Bénétière (Paris…) et, depuis la 189e place, opère une remontée spectaculaire le propulsant à la lisière du Top 100.
Contemporaine de Simon Hantaï et, comme lui, originaire de Hongrie, Judit Reigl, née en 1923, a été mise en lumière l’été dernier par le Musée d’art moderne de la Ville de Paris qui a fait l’acquisition d’une œuvre venant compléter un ensemble déjà présent, auquel s’ajoute un don de cinq peintures effectué par son fonds de dotation. L’artiste nonagénaire gagne 49 places et s’installe au 111e rang.
Anita Molinero, dont la première monographie, publiée par sa galerie Thomas Bernard-Cortex Athletico (Paris) est parue en février 2019, passe quant à elle du 147e au 114e rang. Pointant au 194e – soit une remontée de 44 places – Marcos Avila Forero, qui vit entre Paris et Bogota (Colombie), a bénéficié de l’éclairage apportée par l’Année France-Colombie 2017 puis de sa participation à la 57e Biennale de Venise, « Viva arte viva », où il figurait parmi les représentants d’une génération née dans la décennie 1980. Ce lauréat du prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo 2012 était aussi à l’affiche du Grand Café, le centre d’art contemporain de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) jusqu’en février 2018.
Le grand public a découvert le travail de Nicolas Darrot à l’occasion de l’exposition « Artistes et robots » qui s’est tenue au Grand Palais à Paris en 2018. Fasciné par les automates, le plasticien a pris part à la dernière Triennale d’Echigo Tsumari, au Japon, avec une installation hybride caractéristique de son travail. Présent dans plusieurs expositions collectives cette année, il se voit offrir de juin à décembre 2019 une exposition personnelle par le Musée Joseph-Denais à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire) ; cela confirme son évolution positive de la 248e à la 211e place.
L’une des quatre finalistes du prix Marcel Duchamp 2017, Maja Bajevic, intègre le classement où elle apparaît soudain à la 45e place. La carrière de cette artiste née en 1967 à Sarajevo avait connu un bon démarrage avant qu’elle ne disparaisse des radars autour de 2015. Toujours représentée par la galerie Peter Kilchmann (Zurich) bien qu’y exposant peu, elle a en revanche quitté sa galerie parisienne, Michel Rein, courant 2018. Djamel Tatah, qui pour sa part a rejoint en septembre dernier la galerie Jérôme Poggi (Paris), fait son entrée dans le classement à la 248e place.
Parmi les reculs les plus significatifs, Stephen Dean dévisse et passe de la 192e à la 233e place. Né en France en 1968, installé à New York, il se fait rare dans l’Hexagone : le Frac (Fonds régional d’art contemporain) Corse lui consacrera dès juillet une grande exposition. Accueilli l’été dernier à La Verrière, à Bruxelles, le duo Fabio Balducci et Marie Cool, dont l’œuvre est par définition inclassable, opère un repli du 101e au 141e rang. C’est aussi le cas d’Étienne Bossut, rétrogradé de la 165e à la 203e place, qui poursuit inlassablement sa pratique sculpturale conceptuelle mais accuse un retrait sur le plan de la visibilité. À l’honneur en ce moment au Musée d’art contemporain de la Haute-Vienne-Château de Rochechouart à travers une rétrospective de son œuvre, la Franco-Américaine Babette Mangolte est sans doute appelée à rattraper les places qu’elle perd dans le classement de cette année, où elle pointe au rang 151e – contre 113e en 2018.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Palmarès France, des évolutions notables
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°521 du 12 avril 2019, avec le titre suivant : Palmarès France, des évolutions notables