Paris - À l’heure d’une virtualité propice à la création, le Collectif sin ~ va à contre-courant, en décortiquant des appareils électroniques pour produire de surprenantes variations sonores et lumineuses.
Inspiré de la Dreamachine inventée par l’artiste américain Brion Gysin au début des années 1960, le concept du même nom est décliné sous plusieurs formes dans des performances sur mesure conçues par les douze plasticiens et musiciens qui composent ce collectif créé en 2010 : Flavien Berger, Louise Boghossian, Quentin Caille, Gaspar Claus, Maya de Mondragon, Erwan Evin, Juliette Gelli, Guillaume Lantonnet, Robin Lachenal, Cécile Lechevallier, Lis Thibault et Tristan Vallet. Trois Dreamachines investissent la Gaîté lyrique dans une atmosphère obscure où leurs intensités lumineuses, sonores et olfactives vont peu à peu se déployer, en résonance avec les partitions jouées en direct par des musiciens. Dans le sillage de l’artiste Nam June Paik, Dreamachine 002 ~ tv-cathodique explore les répercussions visuelles des fréquences sonores sur deux écrans télé à tube cathodique. La cloche transparente de Dreamachine 001~fumée, sorte de membrane percée, produit des volutes d’encens dessinées par les différentes vibrations musicales. La Dreamachine 006 ~ aquacymatique dévoile les motifs hypnotiques créés par les pulsations sonores diffusées sous une surface d’eau éclairée de différentes couleurs, conférant à l’installation un climat mystique proche de celui du réalisateur Andreï Tarkovski dont s’inspire le collectif. Ces trois installations, qui fonctionnent simultanément, n’ont pas de vocation illustrative mais interagissent avec les musiciens, invitant le public à déambuler dans un étrange espace de dialogue où les fréquences sonores prennent forme : « La machine influence le musicien qui adapte son jeu en live pour, à son tour, influer sur le rendu visuel », explique Maya de Mondragon, diplômée de l’École des beaux-arts de Paris. Ces machines à rêves, semblables aux « solutions imaginaires » de la pataphysique, composent des partitions sensorielles dans un prolongement assumé de l’installation mythique Dream House (1969) du compositeur La Monte Young et de sa femme plasticienne Marian Zazeela.
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Les partitions sensorielles des Dreamachines
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°713 du 1 juin 2018, avec le titre suivant : Les partitions sensorielles des Dreamachines