Au Muy, la Fondation Bernar Venet, inaugurée en juillet, présente les œuvres issues de la collection de l’artiste. Elle pourrait devenir une nouvelle étape obligée de la Côte d’Azur.
LE MUY Le visiteur qui souhaite se rendre à la Fondation Venet est dans un premier temps confronté à un portail. Pour que celui-ci s’ouvre sur ce domaine insoupçonné de 4 hectares, il faut au préalable avoir pris rendez-vous sur Internet. Située dans le Var et ouverte une première fois en été 2011 à l’occasion de l’événement « L’art contemporain et la Côte d’Azur », la propriété, siège de la fondation créée en 2014, l’est désormais toute l’année, selon les demandes, pour des visites guidées gratuites, mais uniquement sur réservation et en comité réduit. « Nous avons compris et vu ce qu’il était préférable de faire ou ne pas faire », répond Bernar Venet lorsqu’il est questionné sur cette première expérience d’ouverture publique. Pour l’artiste, « l’objectif n’est pas que le domaine devienne un jardin public, il est davantage question d’accompagner les gens (des visiteurs plutôt avertis), leur fournir des explications et des commentaires sur les œuvres qui y sont installées ».
Créer une fondation est une idée que l’artiste, âgé de 73 ans, avoue avoir concrétisée pour préparer l’après, ne souhaitant pas laisser une charge à ses enfants qui pourraient avoir à vendre des œuvres ou la propriété. Au départ, en 1989, Bernar Venet cherchait un lieu dans sa région d’origine pour entreposer ses sculptures. Il acquiert alors le terrain du Muy sur lequel se trouvent une rivière, un moulin du XVIIIe siècle et une usine d’aiguillage ferroviaire, pratique pour entreposer des structures monumentales. Après 25 années d’aménagements, ses œuvres, dont certains travaux de jeunesse se trouvent au moulin, occupent essentiellement le jardin et l’usine de près de 2 000 m2, comme Effondrement, une sculpture d’arcs de 200 tonnes créée pour l’inauguration de la fondation le 12 juillet.
Artiste et collectionneur
Au cours de sa carrière d’artiste, Bernar Venet a collectionné aussi bien des Sol Lewitt, Donald Judd, que des Arman ou César. Exposée notamment à l’Espace de l’art concret de Mouans-Sartoux en 2009, qui lui fait prendre conscience de son importance, sa collection est essentiellement le fruit d’amitiés entretenues avec différents artistes depuis les années 1960 à Nice, Paris ou New York. L’artiste associe ainsi la majorité des œuvres acquises (par le biais d’échanges à ses débuts) à des anecdotes. C’est ce qui en fait leur force selon lui, plus que leur valeur marchande. L’une de ses plus récentes acquisitions est à l’origine du dernier bâtiment de sa fondation. La chapelle Frank Stella accueille six reliefs composites remarqués lors d’une visite de l’atelier de son ami. Imposants, inséparables et difficilement exposables, Bernar Venet, prit la décision de leur créer leur propre espace de méditation, entre verdure et lumière, demandant à l’artiste américain d’en dessiner les plans.
Même si la majorité de la collection est conservée dans le moulin, espace privé et réservé a priori à quelques visiteurs, certaines de ses pièces sont actuellement présentées dans « la nouvelle galerie ». L’écrin de 700 m2 construit en 2003, présente une dizaine d’œuvres dont des néons de François Morellet et de Dan Flavin, une large œuvre murale en feutre de Robert Morris, un dessin de Richard Serra et des sculptures de Donald Judd et Carl Andre. Cette galerie, gardée par une diagonale de Bernar Venet, est destinée à terme à accueillir des expositions temporaires d’artistes contemporains : une évolution parmi d’autres activités à venir envisagée d’ores et déjà par la fondation.
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Le pari de la Fondation Bernar Venet
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Abonnez-vous dès 1 €365 chemin du Moulin des Serres 83490 Le Muy, visite sur réservation uniquement, inscription sur info@venetfoundation.org. Catalogue aux Éditions Bernard Chauveau, 224 p., 39 €.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°418 du 5 septembre 2014, avec le titre suivant : Le pari de la Fondation Bernar Venet