Bon Marché - Avec le compositeur et interprète Matthieu Chedid, elle en a fait une chanson, qui parle de la maladie, du désir, de ce que cela fait à une femme d’être touchée dans sa chair, de la crainte de ne plus l’être.
La ritournelle s’intitule À ma zone érogène. Tout comme l’installation déployée pendant un mois au Bon Marché, sous la verrière de l’enseigne, qui confie à Prune Nourry sa carte blanche 2021. Après Ai Weiwei, Chiharu Shiota et Leandro Erlich, nul doute que la nouvelle invitée assurera au grand magasin de la rive gauche une campagne de communication virale réussie, grâce à son installation spectaculaire : une nuée de flèches de bois blanc et brun visant une gigantesque cible en forme de sein en surplomb de l’escalator central, face à un arc bandé. Prune Nourry poursuit ici une série entamée comme une lutte, ou une convalescence, suite à son expérience du cancer, dont elle avait fait en 2018 un film, Serendipity. L’amazone suggérée est cette archère amputée qui renonce à son intégrité physique pour gagner en force. Rien d’anxiogène donc dans cette évocation de la maladie, assure la plasticienne, au contraire : « Ces flèches pourraient aussi bien évoquer des spermatozoïdes dans leur course, une image de la fertilité. » Dans les six vitrines longeant la rue de Sèvres, en parallèle de cette vision atomique de l’anatomie féminine, les flèches se transforment en motifs géométriques inspirés des minimalistes américains, notamment Sol LeWitt et Frank Stella, figures pour le coup très masculines dont la Française, installée à New York, a aimé découvrir les œuvres au centre d’art Dia:Beacon, non loin de son atelier, à une heure de Manhattan. La santé, l’amour, l’art : un triple vœu opportun pour commencer l’année en beauté.
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L’art en zone commerciale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°740 du 1 janvier 2021, avec le titre suivant : L’art en zone commerciale