MOSCOU / RUSSIE
Depuis la chute du régime soviétique, la vie artistique en Russie a été marquée par de nombreux soubresauts aussi rapides qu’inattendus, tant du point de vue de la création que du marché. Une nouvelle génération d’artistes souvent provocateurs est apparue, des galeries ont été créées avec plus ou moins de bonheur, crise économique oblige. Alors que les collections publiques et privées demeurent rares, il manque encore à Moscou le grand musée d’art contemporain qu’artistes et professionnels appellent de leurs vœux.
Le marché de l’art étant quasi inexistant en Russie, hormis celui des antiquités et du XIXe siècle, les artistes réussissent rarement à vivre de leur travail et doivent gagner leur vie par ailleurs. Ainsi, Nikita Alexeev, après quelques doutes angoissants, est devenu ces dernières années un critique d’art et de cinéma réputé. Vladimir Mironenko est correspondant en France pour le quotidien Kommerçant Daily, et Andrei Filippov réalise des décors d’intérieur pour des particuliers. Yuri Leiderman, défendu en France par la galerie Michel Rein, offre ses services à une agence de publicité. Après Kabakov et Komar & Melamid, partis très tôt aux États-Unis, et Erik Boulatov en France, d’autres s’installent en Allemagne, comme Yuri Albert, Georgï Lititchevskï, ou Maria Serebriakova qui a présenté son travail au Centre d’art contemporain du Creux de l’Enfer, à Thiers, au NBK de Berlin et aux “Champs de la Sculpture 2000”, à Paris. L’artiste “agitationniste” Brener se serait pour sa part installé en Hollande après avoir vandalisé une œuvre de Malevitch. Suivant les préceptes du Suisse Dieter Roth, qui préconisait la plus grande liberté possible en art – et même celle de détruire d’autres œuvres –, Brener s’est maintenu dans sa poétique brutale du spectacle. Son ex-accolyte Oleg Kulik, représenté à Paris par la galerie Jacqueline Rabouan-Moussion, est resté en Russie et joue de manière plus subtile. Il a commencé, il y a une dizaine d’années, par présenter un travail conceptuel esthétisant, réalisé à partir de photos sociologiques et politiques, à grand renfort d’altuglas glissante et se reflétant sur Baudrillard, mais, il faut bien l’avouer, sans grands résultats. Il s’est alors associé à Brener, avec qui il a mis en place une histoire quasi schizophrénique accusant la société politique du spectacle. Leurs actions et performances “agitationnistes” faisaient invariablement scandale et s’avéraient d’une efficacité redoutable sur les médias. Aujourd’hui, Kulik joue d’une esthétique glamour/ambiguë et s’oriente vers un travail qui se fait plus léché et moins mordant que ce que nous avions l’habitude de voir à Moscou. Il sait cependant toujours lancer ses stratégies “matriochka” à grande échelle et en maîtriser la réalisation.
Vadim Fishkin, Nicolaï Ofchinikov, Vadim Zakharov, pour ne citer qu’eux, gardent une pure ligne de conduite, tandis que Yuri Leiderman fait visiter tranquillement l’Europe à son chat afin de revoir l’histoire à la hauteur intuitive de son animal domestique. Il en a fait le constat au Frac Champagne-Ardenne, à Reims, en 1996, non sans bousculer les frontières de notre esprit cartésien. Le Géorgien Guia Rigvava confronte une approche sociale aux nouveaux médias et à la vidéo. Dmitri Goutov demeure politiquement engagé et attaché à la notion d’œuvre construite dans l’immatérialité du vide. Le groupe AES, avec Tatiana Arzamasova, Lev Evzovitch et Evgeny Svyatsky, commence à se faire connaître en France avec beaucoup d’humour et de causticité. Ses membres ont récemment installé à la galerie Éric Dupont, à Paris, leur agence du futur sur un lendemain euphorique fixé à 2006. Le groupe, qui participera à la prochaine Biennale de Lyon, anticipe avec optimisme un mixage multiculturel mondial dans lequel la Russie trouve sa place.
L’art en fuite et l’art en fête
Parallèlement, la Russie est en train de se chercher une identité religieuse que soulève la question du christianisme orthodoxe comme religion d’État. Nombre d’artistes prennent conscience de l’archaïsme réactionnaire orthodoxe. Brener, au début du premier conflit en Tchétchénie, a lancé dans une cathédrale des tracts en forme de manifeste sur les “péchés” de la Russie. À la foire d’art contemporain de Moscou, en 1998, Afdié Ter-Oganian, militant de gauche et anticlérical, a exposé de nombreuses icônes bon marché qu’il avait fait bénir par un patriarche, avant de les détruire à la hache. L’Église a estimé qu’il s’agissait d’une profanation d’icônes sacrées, et la galerie a désavoué son artiste. La télévision, la presse, et même la justice se sont emparées de l’événement, à tel point qu’il a dû s’enfuir à Prague. Un groupe d’architectes et d’artistes comprenant AFF, Lebebdev, Dobrov, Xenïavitouleva, Sarkisyan est intervenu sur le planétarium de Moscou, le jour de Pâques. À la manière de Christo, ils ont recouvert ce bâtiment sphérique surmonté d’une coupole d’une immense toile de parachute “rouge soviétique”. De loin, on aurait dit une montgolfière gonflée au gaz de l’idéologie d’État. Le jour du vernissage a été organisé un vrai “salut”, un feu d’artifice à l’ancienne ; les gens dansaient sur de la musique pop soviétique, le tout étant bien entendu arrosé de flots de vodka.
La vodka, en Russie, n’est pas seulement une boisson, mais aussi une source d’inspiration pour le “Vodkart”. En 1997, Marat Guelman a organisé dans sa galerie une exposition sur ce thème, avec des ”dessoûloirs”. Pour cette galerie, l’art doit s’intégrer dans la société, quitte à provoquer. Elle a travaillé dès le début avec Brener sur une exposition contre l’antisémitisme, ainsi qu’avec Kulik, Osmolovski et tous les artistes politiquement engagés. Guelman, qui s’oppose au maire Youri Loujkov et soutient l’ancien premier ministre Kirienko, a également lancé une campagne contre la sculpture monumentale de Zurab Tseretelli. Son érection en hommage à Pierre Le Grand, en 1997, fait tache, autant à l’œil qu’à la mémoire, et aurait coûté 20 millions de dollars, financés en grande partie par la municipalité. Guelman a préféré suspendre sa campagne après l’attentat terroriste à la dynamite qu’avait fomenté un groupe d’anarchistes “anti-royalistes” et qui échoua sur le socle de bronze. Le galeriste entend agir de manière pacifique ; n’use que du terrorisme esthétique, préférant trouver un accord à l’amiable avec le très folklorique Tseretelli, néanmoins président de l’Académie des beaux-arts.
Soigner le cocktail du vernissage
Plus sage, mais non moins efficace, la galerie TV, tenue par Nina Zaretzkaya, est juste à côté du bureau de Victor Misiano, commissaire russe de l’exposition “L’autre moitié de l’Europe” à la Galerie nationale du Jeu de Paume, à Paris. Spécialisée dans les nouveaux médias, elle a présenté une exposition organisée par Irina Kulik réunissant dix-sept artistes français et russes, dont la Commission des Nuages et Vadislav Efimov. Conçue avec l’aide de l’Afaa (ministère des Affaires étrangères), du mécénat de George Soros, du CAC d’État et du Centre Pompidou, et intitulée “Total Recall”, elle se voulait un hommage à Philipp K. Dick, faisant de l’œuvre d’art le champ d’une expérience axée sur le souvenir.
À Moscou, en raison de l’étroitesse du marché, l’espérance de vie des galeries est limitée. Ainsi, la galerie Studio 20, où Hubert Duprat avait montré ses trichoptères vivants, a disparu. Pourtant, les charges financières – taxes, chauffage, téléphone – sont très faibles, survivances sociales de l’Ancien régime. S’y trouvent aussi plus facilement qu’en France des formes de petit sponsoring. En ces périodes de pénurie, pour s’attirer un large public, l’idéal est de faire porter tous ses efforts sur le cocktail de vernissage. La galerie Aïdan a de cette façon bâti sa réputation, tout en exposant de jeunes artistes. Aïdan Slavakov, sa responsable, est la fille du plus grand artiste officiel de l’ex-URSS. Ses vernissages rappellent l’atmosphère des salons, avec l’impression étrange que ce n’est pas le cocktail qui accompagne l’exposition, mais l’exposition qui accompagne le cocktail. Elle présente aussi son travail personnel, mais dans une autre galerie considérée comme “trash”, la fameuse galerie XL dirigée par Helena Sélina. Cette dernière, une petite femme de type “camionneur”, est issue de la galerie L aujourd’hui dans le coma, un excellent lieu lancé au départ par Helena Romanova avec les artistes conceptuels moscovites, et qui avait exposé Claude Rutault en 1994. Les galeries se retrouvent tous les ans en décembre à la Foire d’art contemporain de Moscou, où le mètre carré se négocie à 70 dollars (455 francs) pour six jours. Fondée en 1996 par le Comité culturel du gouvernement de Moscou et le centre d’exposition du “Manège”, elle demeure la plaque tournante du marché de l’art entre l’Europe et l’Asie. La dernière foire, “Art Manège 99” (autrefois “ART-MIF”),
a été organisée par Victor Misiano, Alexandre Yakout, Helena Zagatina, Natacha Selivanova et Olga Lopoukhova qui travaillaient auparavant pour Soros. Cette année, sur ses 6 000 m2, elle a reçu, une centaine de marchands russes et étrangers, avec pour la première fois des galeries venues de
Vilnius, de Bakou et d’Alma-Ata. Une nouvelle foire très attendue se prépare, à laquelle travaille Bhischkov, qui dirige la firme Expo-Parc avec Irina Bytchkova et Lyuda Froste. Intitulée “ART-Moscou 2000”, elle se tiendra en mai à la Maison centrale des artistes. Des galeries françaises y participeront,
dont Jacqueline Rabouan-Moussion, Albert Benamou et Lara Vincy. À côté des galeries, de nouveaux espaces moscovites – équivalents du Web Bar ou d’Accès Local à Paris – viennent élargir la scène artistique de la capitale russe : OGEI, Dom Centre, la Rotonde ou le Centre d’art Zverevski dont le programme a été lancé par la Française Claude Ravant. La Rotonde, sous l’impulsion d’Alexandre Yakut, a présenté Locha Bielaeev, avant d’exposer Timour Novikov, chef de file de la Nouvelle Académie de Saint-Pétersbourg. Il revendique son homosexualité et sa culture, comme d’ailleurs le très célèbre artiste travesti Vladick Mamouchev, dit ”Monroe”.
Cependant, la citadelle de l’art conceptuel moscovite s’est nichée dans l’ancien atelier de Kabakov. C’est ici que Joseph Bakchtein a fondé l’Institut d’art contemporain qui forme aussi de jeunes étudiants en art et en architecture à la création contemporaine, avec des professeurs de qualité comme Andreï Monasterski ou Yvan Tchouikov. Les écoles d’art de Moscou se sont arrêtées sur un réalisme archaïque, hormis l’École d’architecture de Moscou qui compte huit cents étudiants. L’Institut expose aussi des artistes de la nouvelle génération, tel le groupe Fenso Light qui prolonge l’idéologie du groupe Inspection Herméneutique Médicale, mais dans une synthèse conceptuelle et psychédélique. Il organise parfois des expositions dans les anciennes provinces, comme à Bakchissaraï, en Crimée, où il a présenté un groupe d’artistes de la Perestroïka : Andreï et Daniel Filippov, Nikita Alexeev, Nikolaï Panitkov, Alexandre Petrelli et ses petits tableaux érotiques vendus à la sauvette sous la doublure de son manteau... Après trente-trois heures de train, depuis Moscou, il fallait au moins trois fois plus de cognac ukrainien et un sauna pour se remettre sur pied !
Le ministère de la Culture de Russie n’est certes pas le lieu où venir chercher des financements pour les projets, tout juste peut-on y obtenir un peu de vodka pour le vernissage, et, dans le meilleur des cas, une salle d’exposition à la Maison centrale des artistes, lieu redoutable à moins d’être nostalgique des magasins d’État. La Délégation aux arts plastiques de ce ministère existe depuis la Révolution d’octobre, quand Chagall, Malevitch et Kandinsky ont créé le département des Arts plastiques au niveau national, une expérience qui s’est terminée en empoignade. Cette période bénie a pourtant vu, au début de l’ère bolchevique, l’art d’avant-garde devenir pour un temps l’art officiel. Le Centre d’art d’État a été créé en 1995 par l’ex-directeur de la Délégation aux arts plastiques du ministère de la Culture. Léonid Bajanov la dirige aujourd’hui avec Michael Mindline, auxquels s’est rallié Michael Bodé, rédacteur de la revue Isskoutsvo à Moscou. Ce centre d’art dispose certes de moyens modestes, mais avec l’appui de la Douma, d’intellectuels et de sponsors locaux, il structure un réseau culturel dans les principales villes des provinces parfois très éloignées de la capitale.
De son côté, Olga Sviblova, qui s’occupe de la galerie Carré Noir à Paris, est à l’origine d’une collection sans lieu, la Maison de la photographie de Moscou. Elle organise aussi, à partir d’œuvres empruntées à des institutions et à des musées étrangers, une Biennale de la photographie. Cet événement attire un large public à Moscou, même si son avenir est incertain. De même, il n’existe en Russie qu’un nombre limité de collections, dont la plus remarquable est celle de Tsaritsino (lire l’encadré page 15 ). Moscou ne dispose toujours pas de musée qui permettrait à son public, national et international, de s’initier à la création contemporaine du pays.
Le marché de l’art contemporain ne pourra se dynamiser en Russie qu’à partir du moment où les grandes collections seront enfin visibles, même si différentes personnalités continuent d’y animer la vie culturelle. Des apparatchiks de l’art contemporain donnent beaucoup d’eux-mêmes, mais dans l’indifférence quasi générale des professionnels internationaux et des autorités de leur propre pays. Beaucoup ne disposent d’aucune aide financière interne, hormis celle de Soros qui se retire peu à peu. Bien que passant un temps par l’expérience des squats, le milieu de l’art contemporain s’est développé sur le modèle occidental, des artistes aux institutions, mais sur une scène qui reste très étroite. Sur le principe interchangeable d’une œuvre de Claude Rutault, les rôles et les espaces de chacun ne cessent de s’intervertir.
Quelques dates
1957 : L’exposition internationale d’art contemporain, qui se tient à Moscou à l’occasion du Festival de la Jeunesse, stimule les artistes "non-officiels". Certains exposent dans des appartements privés, comme chez le pianiste Sviatoslav Richter.
1962 : Lors de l’exposition du Trentenaire du Manège, des artistes non officiels sont invités à montrer leurs œuvres. Réaction violente de Kroutchev : "Ce n’est pas de l’art tout ça, c’est de la merde !". Mais la pression du pouvoir s’exerce principalement sur les écrivains.
1974 : Les artistes non officiels se rangent derrière Rabine, leur chef de file, pour organiser une exposition en plein air à Moscou, en présence de journalistes occidentaux. Le KGB intervient, les œuvres sont détruites par trois bulldozers, les personnes présentes sont malmenées et d’autres sont arrêtées. Face à la réaction de la presse internationale, le pouvoir plie.
1980 : Le pouvoir ne s’attaque plus qu’aux artistes impliqués politiquement, comme le groupe "Amanite tue-mouche". Des artistes réformés, ainsi que Konstantine Zviezdatchotov, sont emmenés de force et très loin au service militaire. Mais le KGB fait toujours pression. La revue AYA, consacrée à l’art russe non officiel, paraît en France, dirigée par l’artiste Igor Chelkonski. Mais au début certains, comme Kabakov, craignent de voir leurs œuvres publiées dans la revue.
Octobre 1988 : Gorbatchev accède au pouvoir. L’État reconnaît l’art non officiel. Sotheby’s organise sa première vente à Moscou, qui donne le coup d’envoi à la spéculation.
Début des années 1990 : La Mafia s’intéresse aux artistes vivant dans les squats Pikloura et Tchisti Proudhi. Mais le marché est déjà retombé. La vie dans les squats est très active, avant que les bulldozers ne reviennent, non pour interdire mais pour construire, spéculation immobilière oblige. Au squat Pikloura est organisée une dernière exposition funèbre, au cours de laquelle une tour de Tatline est enflammée. Les artistes reprennent leur autonomie et se logent comme ils le peuvent. L’organisation collective du quotidien disparaît, de même que la vie facile et pas chère. Le dollar prend le pas sur le rouble. Vinagradov fait une dernière action dans la cave de son immeuble. Une nouvelle génération, acceptée par ses pairs intrigués, arrive : Brener et Kulik remplissent l’espace de jour et de nuit, avant de bientôt exposer à l’étranger. Des artistes tels que Yuri Albert, Dimitri Goutov, Yuri Leiderman, Timour Novikov, Maria Serebriakova, les groupes AES et Herméneutique Médicale commencent à se faire connaître en France et en Europe.
Quelques adresses
Indicatif Russie/Moscou : 7095
Musée de la collection Tsaritsino, tél. 325 47 54, fax. 321 07 43 ; web : www.gif.ru/museum
Centre d’art d’État de Moscou, Vorotnikovskiï peroulok, maison 11, bâtiment 3, Moscou, tél. 200 38 75, fax. 299 81 42 ; e-mail : ncca@aha. ru
Centre d’art d’État de Saint-Pétersbourg, 60 Nevsky Prospect, Saint-Pétersbourg, tél. 812 219 4737 ou 325 8975, fax. 812 219 61 33 ; e-mail : office@spbgcsi.spb.su
Centre d’art d’État de Nijni Nivgorod, 2 V- Volzhskaia, Nijni Novgorod, tél. 8312 39 0398, fax. 8312 39 0503
Centre d’art d’État de Kaliningrad, 55-1 Kommunisticheskaya UL, Kalinigra, tél. 112 59 8787
Institut d’art contemporain, tél. 925 13 83 ou 433 40 22
Comité pour la culture du Gouvernement de Moscou, tél. 921 71 01 ou 151 87 06, fax. 928 99 15
Art Moscow 2000, tél/fax. 238 45 00 ou 238 45 16 ou 238 47 6 ; e-mail : frost@expopark.ru
Centre culturel français de Moscou, tél. 915 79 74, fax. 913 76 84
TV Galerie, tél. 231 24 54 ou 238 02 69, fax. 238 96 66 ; e-mail : tvgallery@glasnet.ru
Aïdan Galerie, tél/fax. 943 53 48
XL Galerie, tél. 269 51 26
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L’art contemporain russe ne connaît plus de limites
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°99 du 18 février 2000, avec le titre suivant : L’art contemporain russe ne connaît plus de limites