VENISE / ITALIE
Le sous-secrétaire d’État à la culture veut sauver un pochoir malgré de nombreuses critiques de street artistes.
La torche de Migrant Child (L’enfant migrant) de Banksy s’éteint lentement. L’œuvre était apparue sur un mur décrépi de Venise près de Campo Santa Margherita en mai 2019 lors de l’inauguration de la Biennale internationale d’art. Exposée aux intempéries à l’humidité aux ondes de la lagune et au sel, elle est en train de s’effacer.
Vittorio Sgarbi, le sous-secrétaire d’État à la Culture a donc décidé de la sauver grâce au financement d’une fondation bancaire. Une initiative qui suscite l’émoi de la communauté des artistes de rue pour lesquels « ces œuvres sont réalisées justement pour disparaître ». Ils réclament l’accord de Banksy avant de procéder à la restauration de la fresque.
« Ça ne m’intéresse pas, rétorque Vittorio Sgarbi. Ce "mural" a été réalisé illégalement, j’assume l’entière responsabilité de l’intervention ». Elle pourrait également consister à la déplacer provoquant l’indignation de nombreux artistes de rue dont Joys (Cristiano Bovo à l’état civil). Selon lui, une œuvre est sauvée ou ôtée du mur si l’artiste est mort ou s’il s’agit de son œuvre la plus importante. Il ajoute : « Banksy est actif depuis trente ans, il connaît la durée des matériaux qu’il utilise et je ne pense pas qu’il avait la prétention d’espérer que son travail resterait intact pour toujours. Dans l’opération de Sgarbi je vois surtout une opération marketing. Le pire est d’aller contre la volonté de l’artiste ».
Cette affaire évoque celle de l’Italien Blu en 2016. Celui-ci avait décidé de saboter deux décennies de son propre travail en effaçant toutes les œuvres murales qu’il avait réalisées à Bologne, pour protester contre la tenue d’une exposition dont les méthodes étaient selon lui cavalières. Le musée bolonais les avait fait détacher en prétextant vouloir éviter leur dégradation irrémédiable.
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La restauration d’une œuvre de Banksy à Venise fait débat
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