Zurich - Tandis que, depuis mi-avril, le néon de Tracey Emin envoie un message politique subliminal aux voyageurs de la station Saint Pancras, à Londres, c’est une expérience plus contemplative qui attend, à partir du 30 juin, ceux de la gare de Zurich.
Trop tard pour les visiteurs d’Art Basel en transit : ils devront reprendre un billet s’ils veulent profiter de cet autre événement artistique suisse de la saison, une installation biomorphe immersive conçue par Ernesto Neto. Voilà quatre ans que la fondation Beyeler réfléchissait avec l’artiste brésilien à une intervention hors les murs, selon une tradition magistralement inaugurée en 1997 par les Wrapped Tree de Christo et Jeanne-Claude, et poursuivie depuis par le musée privé. « Nous cherchions un endroit suffisamment vaste, clos et ouvert à la libre circulation », explique Michiko Kono, co-commissaire de l’événement.
Une gare, comme à Rio, en 2012 ? Des travaux étaient prévus dans celle de Bâle, le choix se porta donc sur la station ferroviaire zurichoise pour présenter pendant quatre semaines GaiaMotherTree, sculpture textile constituée de rubans de coton crochetés et teints à la main et imbibée de produit ignifuge conforme aux normes de sécurité helvètes. GaiaMotherTree se déploiera jusqu’aux poutres métalliques du plafond, à la façon d’un arbre géant d’où pendront, au bout de lianes épaisses, d’énormes gouttes, semblables à de lourds ballots remplis d’épices odoriférantes. Comme souvent dans le travail de Neto, l’œuvre, invitant à une perception sensorielle, se laissera également découvrir de l’intérieur, où seront programmées diverses activités, du cours de macramé aux séances de méditation, en passant par des concerts et des conférences. De quoi tuer ce temps qui « nous étreint […] nous est train », comme disait Prévert.
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À la gare, comme à la gare
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°713 du 1 juin 2018, avec le titre suivant : À la gare, comme à la gare