SAINT-ÉTIENNE
L’établissement public accuse un déficit important. Son directeur a démissionné. La métropole a commandé un audit.
Officiellement, le départ de Thierry Mandon, directeur de l’établissement public de coopération culturelle (EPCC) de la Cité du Design, a « des raisons strictement personnelles ». Envoyée le 18 octobre dernier, la lettre de démission de l’ancien secrétaire d’État sous François Hollande, arrive néanmoins juste après la révélation par la presse locale, puis par l’exécutif de la métropole de Saint-Étienne, d’un déficit important et inattendu dans les caisses de l’EPCC.
Une mauvaise surprise découverte à la fin de l’été par son président, l’adjoint chargé de la Culture de la ville de Saint-Étienne et vice-président métropolitain Marc Chassaubéné, et qui donne lieu a un audit. Les premières conclusions seront livrées à la fin du mois, et devraient éclaircir le rôle de Cité-Services, une filiale de droit privé de l’EPCC, dont les pertes sont estimées aujourd’hui à 1,4 million d’euros.
Créé fin 2019, Cité-Services a pour mission d’apporter des ressources à la Cité du Design, en vendant son expertise auprès d’acteurs publics, comme privés. « Comment se fait-il que la filiale de droit privée de la Cité du design qui avait été présentée lors de sa création comme un outil devant abonder le budget de l’établissement n’ait pu remplir ce rôle qui lui avait été attribué ? » s’interroge le communiqué de FO3, syndicat des agents métropolitains, réagissant à l’annonce du déficit. Pour Marc Chassaubéné, « l’effet de la filiale a été l’inverse de celui escompté, avec des avenants importants validés au cours de la dernière biennale qui montraient un dérapage budgétaire conséquent. »
L’élu stéphanois s’interroge notamment sur les prestations vendues par Cité-Services à sa maison-mère durant la Biennale de design de Saint-Étienne (6 avril au 31 juillet 2022). Selon une source interne, plus d’un million d’euros de prestations auraient été commandées par l’EPCC à Cité Services pour la scénographie de la biennale. « La création de la filiale correspondait à une commande politique, qui exigeait de trouver un modèle économique. Mais le fait que la filiale devienne prestataire pour des prestations techniques de montage, pour des expositions de l’EPCC, ça sort du cadre de cette commande politique », note Marc Chassaubéné.
L’audit devrait également lever le voile sur des « éléments suspects » constatés par l’exécutif métropolitain dans les comptes de la dernière biennale.
La métropole a dû abonder les comptes de la Cité du Design d’une subvention exceptionnelle couvrant le déficit de 1,4 million d’euros, afin de préserver les emplois et le fonctionnement de l’EPCC. Une subvention versée en plusieurs étapes, sous la condition d’un contrôle drastique des comptes de l’établissement.
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La Cité du design de Saint-Étienne dans la tourmente
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