Jonathan Loppin - Le Shed

Avec un groupe d’étudiants, ils sont invités à investir l’école pour faire des exercices théoriques et pratiques autour de l’accrochage, une expérience pédagogique fondatrice. Dans la foulée, il ouvre, avec Sophie Dubosc et Isabelle Cornaro, « l’impasse », un squat d’artistes dans l’impasse Saint-Claude, qui abrite aujourd’hui la Galerie Perrotin. C’est à ce moment-là qu’est née chez lui la volonté de créer des expositions, mais avec une approche autre, celle de « faire œuvre ». Ce désir s’est concrétisé avec l’achat et la co-fondation, avec d’autres artistes, du SHED, ateliers et espaces d’exposition en banlieue de Rouen. Après avoir pensé la programmation avec Julie Faitot, sa compagne et commissaire, il est aujourd’hui directeur du centre d’art contemporain de Normandie. Sa ligne directrice ? « Il n’y a pas de règle, à part le fait de surprendre. J’ai très peur de la routine. » Jonathan Loppin offre des « cartes grises, ou blanc cassé » aux artistes invités, soit une carte blanche qui dialogue avec le lieu et les artistes qui y travaillent. L’ambition est de donner l’opportunité aux artistes de faire ce qu’ils n’auraient pas pu faire ailleurs, en leur offrant plus de temps, d’espace ou d’argent. En cours de labellisation « d’intérêt national », le SHED est un lieu privé qui, bien qu’il bénéficie de subventions publiques, ne subit pas certaines décisions politiques délétères. Une autonomie et une approche tournée vers l’expérimentation qui fait du SHED un lieu incontournable de l’art contemporain dans la région.