PARIS
Ils s’étaient opposés à un programme « trop invasif » de décor mural sur des immeubles parisiens qu’ils avaient réhabilités.
Aucune fresque n’ornera les pignons du complexe immobilier de l’îlot Say sans l’accord des architectes, en a décidé la justice le 20 mai dernier. Elle a ainsi donné satisfaction aux architectes Gilles Béguin et Isabelle Jégo en charge de la rénovation des lieux. Le 7 mai dernier, ils avaient engagé une procédure pour que les façades des immeubles ne soient pas recouvertes d’un décor peint dont l’inauguration était prévue mi-juin.
La décoration des immeubles de l’îlot Say est coordonnée par la galerie Itinerrance. À travers son programme Boulevard Paris 13, la galerie développe depuis 2015, en partenariat avec la mairie du XIIIe arrondissement, un parcours de fresques. D’éminents participants tels que Shepard Fairey (OBEY) et Invader ont ainsi décoré, dans ce cadre, plusieurs immeubles du quartier.
Cette année, les organisateurs prévoyaient d’inclure plusieurs pignons de l’îlot Say dans leur musée à ciel ouvert. Prévenu par la mairie en 2016, Gilles Béguin, alors responsable du ravalement des immeubles, avait donné son accord de principe au projet.
Mais après avoir appris mi-avril que les décors muraux couvriraient neuf pignons sur dix des immeubles à peine rénovés, Gilles Béguin et Isabelle Jégo ont alors engagé une procédure en référé le 7 mai dernier pour interdire l’opération. « Nous avions dit OK pour un pignon, mais pas pour de la peinture recouvrante, plutôt une intervention discrète comme une mosaïque d’Invader […] Notre projet était déjà très cohérent, je ne voyais pas l’intérêt d’ajouter des fresques, surtout sans lien avec l’histoire des lieux », explique Gilles Béguin au journal Le Monde pour justifier son attitude.
Du côté de la municipalité du XIIIe arrondissement, on s’agace. « Nous avons toujours fait des demandes très en amont, et dans ce cas, nous avons prévenu dès 2016 que nous souhaitions faire intervenir des artistes sur des pignons. L’architecte avait accepté le principe, il n’a pas tenu parole », a déclaré Jérôme Coumet, maire de l’arrondissement.
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Fresque murale, la justice donne raison aux architectes
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