DISPARITION. Si l’on peut affirmer que géométrie et humour sont les deux « mamelles » de l’art de Morellet, c’est qu’à l’instar de la dualité de Tirésias, il n’a cessé pendant plus de cinquante de composer avec.
Avec ce goût du bon mot qui le caractérisait, François Morellet aimait à répéter qu’il y avait trois dates qui comptaient dans sa vie : 1926, l’année de sa naissance ; 1946, l’année de son mariage avec Danièle ; enfin, 1966, l’année où il décida d’arrêter de diriger l’usine de poussettes familiale pour ne plus se consacrer qu’à son art. Le destin a donc voulu qu’à peine venait-il de fêter ses 90 ans, le 30 avril dernier, qu’il nous tire sa révérence, sept jours plus tard – une nouvelle année en 6. Encore une de ses bonnes blagues, comme il les aimait tant.
Une œuvre considérable
En réalité, Morellet n’est pas parti et il ne partira jamais. L’œuvre qu’il laisse derrière lui est considérable. Elle a cette particularité d’être tout à la fois joyeuse et radicale, ludique et sérieuse, unique et sérielle. Outre toutes sortes de compositions graphiques pixellisées avant la lettre, de jeux d’angles, de lignes de fuite ou de mots brouillés, son œuvre lumineuse, faite d’une véritable avalanche de tubes colorés, dont quelques figures lamentables du meilleur effet, continuera longtemps d’illuminer notre regard. Et si, au nombre Pi, François Morellet a dédié une place de choix, c’est bien parce qu’il lui permettait de faire les pirouettes géométriques les plus innovantes en jouant de ricochets sans fin, comme un rire en cascade. Salut, François !
1926 Naissance à Cholet
1948 François Morellet, qui a commencé à peindre à 14 ans, rejoint la société familiale, une société de jouets pour enfants
1963 Premières œuvres en néon
1966 Arrête sa carrière dans l’usine familiale pour se consacrer à son activité artistique
1986 Exposition au Centre Pompidou
2016 François Morellet décède à Cholet à l’âge de 90 ans. Deux expositions lui son actuellement consacrées à Londres (Annely Juda Fine Art) et à São Paulo (Dan Galeria)
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
François Morellet, dernier pied de nez
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : François Morellet, dernier pied de nez