Disparition de Wayne Thiebaud, pionnier du pop art

Le Pop art a perdu l’un de ses précurseurs. Né en 1920 dans l’Arizona au sein d’une famille mormone d’origine française, Wayne Thiebaud s’est fait connaître par ses tableaux de pâtisseries, bottes, tubes de rouge à lèvres et autres objets symboles de la consommation de masse et inspirés de la publicité. 

Débutant comme apprenti aux Studios Disney, il devient par la suite dessinateur humoristique de 1938 à 1949 avant d’être engagé comme artiste dans l’armée de l’air. Il exerce ensuite en tant que professeur à l’université de Sacramento en 1952, puis à l’université de Californie (Davis) jusqu’à sa retraite en 1991. 

Lors d’un voyage à New York, il se lie d’amitié avec les artistes Willem De Kooning et Franz Kline. Puis il rencontre les travaux de Robert Rauschenberg et Jasper Johns, et comme eux, veut se libérer de l’expressionnisme abstrait dominant. 

Non sans une certaine ironie, ses œuvres invitent à méditer sur des objets du quotidien américain. Il utilise des pigments lourds et des couleurs vives, ses objets sont ombrés avec la précision de la publicité de son époque. Il travaille aussi la texture, la lumière et la composition, en abordant à plusieurs reprises un même sujet comme en témoigne la succession de parts de tartes dans le tableau Pie Counter (1963). L’artiste est aussi portraitiste et paysagiste, représentant la nature américaine dans Levee Farms (1998), comme les rues de San Francisco dans Sunset Streets (1985).

La reconnaissance de son travail est très importante aux États-Unis, mais il demeure assez méconnu en France. Sa première exposition personnelle s’était tenue au Musée d’art moderne de San Francisco en 1960, suivie en 1962 de l’exposition « New Painting of Common Objects » au Pasadena Art Museum, lieu historique du pop art.

Plusieurs grandes rétrospectives lui ont été consacrées à San Francisco (1985, 2000), au Whitney Museum de New York (2001), et plus récemment à la Pierpont Morgan Library en 2018.