BEYROUTH / LIBAN
La plasticienne libanaise connue pour ses représentations des corps féminins s’est éteinte lundi à l’âge de 88 ans.
Elle était l’une des artistes les plus importantes du Liban, à la fois peintre abstraite aux lignes suggestives, sculptrice et styliste. « C’est avec une grande peine que nous annonçons le décès de Huguette Caland, une âme noble, éprise d’amour et de liberté », a annoncé lundi 23 septembre la Galerie Janine Rubeiz, représentante historique de l’artiste, longtemps méconnue en Occident.
Fille de Bechara el-Khoury, premier président de la République Libanaise indépendante, Huguette Caland est née en 1931 à Beyrouth. Elle commence à peindre à l’âge de 16 ans sous la direction du peintre italien Fernando Manetti, mais ne s’engage vraiment dans les arts qu’à la trentaine lorsqu’elle s’inscrit pour quatre ans au département des beaux-arts de l’Université américaine de Beyrouth. Elle y développe un style qui lui restera propre, fait de tracés courbes voire sinueux, évoquant l’érotisme.
En 1970, elle quitte son pays pour rejoindre Paris et y poursuivre sa carrière. La taille de ses toiles s’agrandit, et elle débute en 1971 la série Brides de corps, où sont représentés avec minimalisme des fragments de chairs sur fonds vifs. Elle rencontre André Masson, Pierre Schaefer et le styliste Pierre Cardin avec lequel elle produit, en 1979, des caftans inspirés des silhouettes vestimentaires traditionnelles sur lesquels figurent des parties de corps féminins. Huguette Caland traverse l’Atlantique en 1987 pour s’installer à Los Angeles, en Californie, et y reste durant 26 ans avant de retourner dans sa ville natale. Elle y a résidé jusqu’à son décès.
Son travail n’a été que récemment présenté en dehors du Liban. On l’a ainsi vu en 2012 à l’Institut du monde arabe pour l’exposition « Le corps découvert », et à la Biennale de Venise de 2017 où une dizaine de ses sculptures et dessins étaient exposés. Elle avait récemment participé à la Biennale de Sharjah (Emirats Arabes Unis) tandis qu’une exposition lui était consacrée cet été à la Tate St Ives.
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Disparition de l’artiste libanaise Huguette Caland
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