De Tunis à Djerba en passant par Gabès, Sousse ou Radès, nombre d’initiatives d’origine diverse visent à améliorer les conditions de travail des créateurs tunisiens.
Tunisie. Les résidences d’artistes, très nombreuses en Tunisie, pallient en partie le manque de soutien des pouvoirs publics en faveur de la scène culturelle. Elles illustrent aussi l’imbrication féconde des initiatives privées locales et des aides européennes. À Tunis, « Dar Meso », un projet de résidence pour artistes internationaux développé par l’association belge Indignatus Production, accueille ainsi depuis 2019 des créateurs et auteurs « toutes disciplines confondues ». L’Institut français s’implique depuis 2018 dans le programme de résidences pluridisciplinaires de la Villa Salammbô, où « les créateurs, penseurs et chercheurs français ou africains sont les bienvenus pour mener un projet de recherche, de création ou de commissariat d’exposition favorisant la collaboration avec des partenaires tunisiens ». Certaines sessions sont menées en collaboration avec le 32 Bis, qui a par ailleurs son propre programme de résidence et fait valoir « l’occasion pour les artistes de vivre une expérience singulière dans un pays en train de se réinventer ».
Mais il existe également des initiatives en dehors de Tunis. À Gabès, le festival Gabès Cinéma Fen invite depuis cette année deux artistes dans son open studio– en partenariat pour cette édition avec la plateforme autrichienne Philomena+. À Sousse, la plateforme Elbirou Art gallery, créée par Karim Sghaïer, un entrepreneur happé par sa passion pour l’image, organise chaque été l’événement d’art contemporain Utopies visuelles, en partenariat avec l’Institut français qui apporte également son soutien à un programme de résidences d’arts visuels et arts numériques. Installée dans le bâtiment autrefois occupé par l’entreprise familiale, Elbirou s’est ouverte à des échanges euro-méditerranéens d’artistes tunisiens, espagnols et algériens. Tandis que le rez-de-chaussée est dévolu aux espaces d’exposition, à l’étage deux chambres sont réservées aux plasticiens. « Notre modèle économique est modeste ; les résidences sont un des moyens qui permettent de faire rentrer un peu d’argent », explique Karim Sghaïer. À Radès, le Musée Safia-Farhat accueille depuis 1986 des artistes tunisiens dans ses ateliers individuels mis à leur disposition. Ces derniers sont sélectionnés au vu d’un dossier par une commission qui siège au ministère des Affaires culturelles. Les trois candidats retenus bénéficient d’une bourse pour une durée de onze mois. Enfin Essia Hamdi, fondatrice de la galerie Le Violon Bleu, à Tunis, s’apprête à lancer en août, à Djerba, un espace « qui sera ouvert aux artistes, aux auteurs, aux commissaires d’exposition… ». Mêlant résidences et expositions, le lieu s’appellera « Dar Salham », la « maison de la paix ».
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Des résidences pour soutenir les artistes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°591 du 10 juin 2022, avec le titre suivant : Des résidences pour soutenir les artistes