REUTLINGEN (ALLEMAGNE) [09.09.15] – L’artiste Bernard Aubertin est décédé lundi 31 août à l’âge de 81 ans des suites d’une longue maladie.
La galerie Jean Brolly a annoncé la disparition de l’artiste français Bernard Aubertin, décédé à l’âge de 81 ans à Reutlingen des suites d’une longue maladie. Classé 85e de l’ArtIndex France 2015, il travaillait depuis 1985 en résidence à la Fondation Stiftung für konkrete Kunst de Reutlingen, et a été inhumé le 4 septembre au cimetière du Père-Lachaise.
La nette progression de Bernard Aubertin ( 40) à l’ArtIndex 2015 s’explique par l’actualité chargée des expositions internationales le concernant, qu’elles soient monographiques ou collectives. Pour la France, le Mamac de Nice lui avait consacré en 2013 une exposition afin de restituer la richesse de son œuvre singulière. De même en 2015, de grandes expositions dédiées au groupe ZERO que Bernard Aubertin avait rejoint en 1961, au Guggenheim de New York, au Martin-Gropius-Bau de Berlin et au Stedelijk Museum d’Amsterdam, ont remis en lumière le travail de l’artiste.
Né en 1934 à Fontenay-aux-Roses, Bernard Aubertin réalise ses premiers monochromes en 1958, un an après sa rencontre capitale avec Yves Klein à Paris. La peinture monochrome constitue pour lui le meilleur moyen de s’affranchir du geste du peintre et de créer un espace pur, une énergie vitale anonyme. Il privilégie la couleur rouge, à laquelle il attribue une valeur libératrice et prophétique, la plus apte à restituer l’essence dynamique du monde, mais utilise aussi le blanc, l’argent et l’or. La peinture épaisse est appliquée en de nombreuses couches au couteau ou à l’aide d’autres instruments.
A partir de 1960, Bernard Aubertin réalise ses premiers « tableaux clous », avant d’utiliser des vis ou des pitons qu’il recouvre de peinture rouge. En 1961, il rejoint le groupe allemand ZERO, constitué notamment par les artistes Otto Piene, Heinz Mack et Günther Uecker, avec qui il partage une méfiance pour le langage. « L’art n’est pas expression mais connaissance, on n’a pas quelque chose à dire, on peut seulement être », avait ainsi déclaré Bernard Aubertin.
Bernard Aubertin n’a eu de cesse au cours de sa vie de développer ses nombreuses séries « monochrome », « carré », « rouge », « feu », « or », etc. Les « tableaux-feu » constituent l’autre champ d’investigation de l’artiste. Pour son intervention au Palais de Tokyo en 2013, Bernard Aubertin avait conçu un ensemble de cinq « tableaux-feu », réalisés à partir d’allumettes, qui une fois embrasées créent une œuvre calcinée dont l’aura noire de fumée s’étend à la cimaise.
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Décès de l’artiste Bernard Aubertin
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Abonnez-vous dès 1 €Bernard Aubertin en train d’allumer un Cercle de feu tournant lors de son vernissage au MAMAC de Nice, 2013
Bernard Aubertin, Monochrome rouge fait à la petite cuillère,2013, acrylique sur toile, 35 x 27 cm
Photos courtesy galerie Jean Brolly