PARIS
Quand le réalisateur russe Ilya Khrzhanovsky s’empare en 2004 de la vie mouvementée de Lev Landau (1908-1968), scientifique russe Prix Nobel de physique en 1962, il imagine un biopic.
Deux ans plus tard, le projet s’oriente sur la reconstitution à l’identique à Kharkov, en Ukraine, de l’institut moscovite où travaillait Landau afin d’expérimenter le retour spatio-temporel aux années 1938-1968 d’une armada de candidats prêts à vivre et à travailler selon les règles imposées par le régime soviétique de cette période. Scientifiques, mécaniciens ou femmes de ménage : chacun s’est inscrit dans le laps de temps qu’il souhaitait. De 2009 à 2011, DAU a ainsi mobilisé, dans le plus grand secret, 11 000 figurants et 400 personnes de la société civile, dont des artistes tels que Marina Abramović, Carsten Höller, Boris Mikhailov, Peter Sellars ou le chef d’orchestre Teodor Currentzis. Régulièrement, la vie et les rapports de chacun (y compris intimes) ont été filmés. De cette confrontation à un système totalitaire sont nés des films et des thèmes dévoilés en avant-première à Paris, dans une installation immersive pluridisciplinaire dans les espaces en chantiers des théâtres de la Ville et du Châtelet, accessibles 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, du 23 janvier au 17 février 2019. Au Mnam-Centre Pompidou, c’est la salle Richter qui se voit transformée en un véritable laboratoire scientifique. Selon la durée du visa choisi (6 h, 24 h ou illimité), un parcours personnalisé construit à partir d’un questionnaire psychométrique est proposé.
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DAU, un projet pharaonique en avant-première à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°720 du 1 février 2019, avec le titre suivant : DAU, un projet pharaonique en avant-première à Paris