Un dixième lieu, un musée consacré à l’art contemporain japonais, ouvrira ce printemps dans la célèbre île.

Avant les années 1990, l’île de Naoshima, située dans la mer intérieure de Seto, était principalement exploitée comme site industriel par l’entreprise Mitsubishi. Jusqu’à ce que le président de la société d’édition japonaise Benesse achète un terrain au sud de l’île et décide de le transformer en un territoire consacré à l’art.
La société Benesse a alors fait appel à l’architecte de renom japonais Tadao Ando (né en 1941) pour la construction de plusieurs musées sur l’île : le Benesse House Museum (1992), le Chichu Art Museum (2004), le Lee Ufan Museum (2010), ainsi que d’autres qui ponctuent l’île. Le nouveau musée, le « Naoshima New Museum of Art », le 10e construit sur l’île par Tadao Ando va ouvrir au public au printemps 2025.
L’île de Naoshima était auparavant une île avec peu de traces culturelles, il n’y avait pas de temples millénaires, ni de châteaux. Tadao Ando avait à imaginer des constructions qui en plus d’occuper l’espace physique auraient pour objectif d’assurer le lien entre les habitants, un lieu où chacun prendrait conscience d’un territoire commun, d’une identité collective. L’île de Naoshima devait être réinvestie d’une symbolique, « nous cherchons à établir une originalité dans le fait qu’un site gagne son existence spécifique par l’intermédiaire de l’art » avait précisé la société Benesse.
Vues du ciel, les architectures en béton caractéristique du travail de l’architecte - de Tadao Ando à demi enterrées dans les collines de Naoshima - laissent entrevoir, à la surface, des symboles : carrés, triangles, cercles. Impression de vestiges qui appellent l’idée d’une mémoire collective à exhumer. L’universitaire Isabelle Alzieu évoque l’idée de retour à l’archaïque dans le monde contemporain. « Lorsque Ando travaille à un projet non urbain, dans une nature magnifiée comme elle l’est dans la contemplation des éléments naturels, il se fond dans le sol pour retrouver le refuge millénaire (l’abri premier et l’abri définitif). Un temple de l’art, un temple pour l’art ».
Le nouveau musée de Naoshima se situe dans cette même veine, visant « à explorer ce que signifie être un musée profondément lié à l’esprit de la communauté locale, en apportant une harmonie encore plus grande entre l’art, l’architecture et la vie quotidienne sur l’île » est-il écrit sur le site de Benesse Art.
Doté d’un grand toit dont l’inclinaison prolonge le sommet de la colline près du quartier de Honmura où il est installé, le nouveau musée de trois étages en compte deux souterrains et se déploie sur 3 176 m2. Un puits de lumière naturelle surplombant l’escalier qui relie les étages éclaire l’ensemble. Quatre galeries et un café se trouvent de part et d’autre de l’escalier. L’extérieur du musée est recouvert d’un enduit noir rappelant les murs en cèdre brûlé ainsi qu’un ensemble de murs en galets qui se fondent dans le paysage environnant.
Le nouveau lieu mettra notamment l’accent sur l’art contemporain japonais et d’autres pays d’Asie, à l’inverse des autres musées de Naoshima qui présentent surtout des artistes occidentaux. Pour l’inauguration, l’exposition présentera l’œuvre de onze artistes contemporains, dont l’artiste japonais Aida Makoto (née en 1965) et l’artiste d’origine coréenne Do-Ho Suh (né en 1962), a annoncé sa directrice Miki Akiko (qui a été commissaire d’exposition au Palais de Tokyo de 2000 à 2014).
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Bientôt un nouveau musée sur l’île de Naoshima, construit par Tadao Ando
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