PARIS - Le 31 mai, l’Association des professeurs d’archéologie et d’histoire de l’art des universités (ApAhAu) présentait son « Livre blanc sur l’enseignement de l’histoire des arts dans les écoles, collèges et lycées ».
L’ApAhAu, qui regroupe des enseignants de l’Université, des écoles d’architecture et de beaux-arts, a dressé le bilan de cet enseignement mis en place depuis trois ans.
Remettre l’apprentissage du regard sur les œuvres au cœur de la matière, sans en faire une simple illustration de l’histoire, du français ou de la musique, voilà l’objectif que s’est fixé l’association. « Apprendre à regarder une image avec une posture critique est devenu fondamental, dans des sociétés où elle est omniprésente », explique Olivier Bonfait, son président.
Alors que l’histoire des arts est une épreuve obligatoire au brevet (lire le JdA no 365, 16 mars 2012, p. 6), la discipline a pâti d’imprécisions lors de son introduction au programme scolaire. Pour l’ApAhAu, l’enseignement prodigué depuis trois ans s’est révélé insatisfaisant. L’approche pluridisciplinaire de la matière n’a pas joué en faveur d’un apprentissage de qualité. Sans programme spécifique, l’enseignement a été très disparate et, la plupart du temps, sans méthodologie. « Il y a eu une erreur de principe : on ne peut pas prodiguer un enseignement sans y avoir été convenablement formé », selon Olivier Bonfait. Les concours de recrutement et les formations initiales existantes devaient évoluer, mais, de fait, pour le collège, seul le capes d’arts plastiques comprend aujourd’hui une épreuve d’admissibilité liée à l’histoire des arts. De plus, d’après l’association, les ressources en ligne se résument souvent à une simple liste de notices conçues pour d’autres objectifs. Les manuels semblent eux aussi montrer leurs limites, délivrant une vision positiviste « qui a un siècle de retard », note le Livre blanc.
Pour remédier à cette situation, l’ApAhAu préconise de reconnaître l’histoire des arts comme une discipline à part entière, un enseignement autonome disposant de sa méthodologie propre comme à l’Université. La création d’un capes (ou, à défaut, d’un bi-capes) et d’une agrégation semble la pierre angulaire de la réforme, une proposition que François Hollande avait approuvée en janvier lors d’un meeting à Nantes. « Ce que nous proposons est rapidement faisable, sur trois ou quatre ans », plaide Olivier Bonfait. Reste à amener la concertation dans les trois ministères impliqués : le ministère de l’Éducation nationale, de la Culture et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche autour d’une commission interministérielle qui serait créée à cet effet. La discussion devrait cette fois-ci faire une place à l’Université.
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Pour un capes sur l’histoire des arts
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°371 du 8 juin 2012, avec le titre suivant : Pour un capes sur l’histoire des arts